Harvey Bullock reposa le dernier numéro de Gotham Confidential après l’avoir lu et commenta :
« C’est quoi toutes ces conneries ? Comme si on avait besoin de ça. On a autre chose à faire que de s’occuper de gérer les manifestations écolos. »Bullock, les pieds sur la table de son bureau. Sa main ouvrit sa boite à donuts et s’envoya un panaché fraise/choco dans le gosier. Le sergent Harvey Bullock avait décrété qu’il s’agissait d’une journée de merde. Visez plutôt :
9h du mat : la journée avait commencé avec un carambolage de 4 voitures, sur Hoover Boulevard. Avec pour conséquence tôle froissée et une demi-douzaines de blessés. Bullock arrivé sur les lieux, avait recueillit les déclarations des témoins oculaires. Les responsables de l’accident étaient deux rigolos qui avaient fait la course après une fin de nuit arrosée aux gin fizz.
10h du mat : un cabanon en préfa inhabité pas aux normes s’était effondré, tuant par la même occasion deux adolescents, un garçon et une fille, qui avaient fuient de chez leur parents respectifs et qui se pelotaient dans le soubassement. Bullock s’était tapé le coroner, direction la morgue de la ville pour les deux mômes.
11h du mat : incendie avec 3 véhicules de pompiers à la clé. Bullock à assurer la circulation. A devoir aussi séparer en force une résidente de l’endroit qui avait entreprit de genouiller les couilles du pyromane, avant de le tabasser. Bullock avait appelé une ambulance qui s’était dépêché d’embarquer le camé.
12h : repas de merde dans un drive. La bière était froide à vous décaper les dents. La pizza était brûlante à vous emporter la gueule.
Aussi, en ce début d’aprem, Bullock avait décrété que cette journée serait à chier. Surtout avec son idée de génie :
Bullock avait fait passer le mots la semaine dernière : Ai besoin de toutes les rumeurs sur les crimes potentiels ou en cours dans les bas-fonds de Gotham City. Fouineurs de bas étage intéressés : appeler Harvey B.
Bullock resta collé à son téléphone. Des gugusses avaient appelés pendant 3 jours non stop. Bullock avait dit à chacun: offre-moi un petit tuyau bien brûlant pour me prouver ta crédibilité d’informateur. Les gugus s’exécutèrent. Visez un peu l’échantillonnage : La vieille peau, épouse du maire de la ville, venait de pondre l’enfant illégitime de Bruce Wayne. Dinah Lance, la tête d’affiche éthérée du Black Canary Club, courait les prostitués mâles. Un duo brûlant : le commissaire de la ville James Gordon était fan de Francis, la Mule parlante d’un programme télé pour enfant. Le maire Hamilton Hill avait du sang chinois dans les veines, preuves à l’appuie. Un employé de Wayne Enterprise avait un surnom fort à propos dans le milieu SM de la ville : « le cendrier humain ». Dick Grayson, élu récemment Mister Gotham, avait mit une fille enceinte grâce à une parthénogenèse, en suivant le protocole je-me-branle-dans-un-tube. Jésus-Christ était ressuscité, il dirigeait un bordel dans Gotham Nord. Le mec qui lui avait donné cette dernière info lui avoua également le crime de Jésus-Christ : c’est lui qui avait fournis les clous. VENGEANCE !!! (Jésus avait baisé sa femme).
Ça empira. Harvey nota 19 candidats au total. Tous des putains de pas-nets. Le téléphone sonna. Le pas-net n°20 à l’horizon, comme une menace. Harvey décrocha, la mort dans l’âme.
« Ouais ? »« Harvey c’est Sonny. »
Sonny Bowen, capitaine de police et occasionnellement patron du mandat expulsion, des services du procureur de la ville.
« Dis moi tout. »« On a une cliente à faire expulser. »
« Et où est le problème? »« C’est une tarée d’Arkham. »
« Et merde. Me dit pas que c’est Poison Ivy...»« Ramène toi aux Jardins Giordano et au pas de course mon grand. »
…………………………
Bullock gara sa banalisé du GCPD sur un parking d’occase. Des voitures rangées serrées. Des cris, les pancartes des manifestants écolos qui remuent là-bas. Un grand défilé-manifestation écolo devant le parc botanique. Voilà déjà les bulldozers et les caravanes de chantier installés, qui attendent de pouvoir raser l’endroit. Des cris :
« Mère nature vaincra ! Non à la destruction des espaces boisés de Gotham ! Ivy on t’aime ! »
Bullock passa la ligne en force, en brandissant son badge du GCPD. Que des regards hostiles des manifestants, mais pas un seul jet de pierre dans sa direction. Que du sang de navet. Voilà le capitaine Sonny Bowen, tout sourire, avec une tape dans le dos pour Bubu. Des cris encore :
« Non à l’écocide ! Ivy on t’aime ! Défonce les tous ! »
Bullock accompagna l’officier flic à l’écart, vers les caravanes. Sifflets des manifestants, mais pas de jets de boites de conserves vides. Des vrais mauviettes.
« Voilà l’affaire : on peut pas envoyer les bulldozers tant que la garce rousse squatte les lieux. Alors faut envoyer d’abord un médiateur pour la convaincre au baratin de décamper. »
Des cris derrière :
« Ivy assure ! Ivy maire de Gotham ! Ivy présidente ! Elle va botter le cul du GCPD ! »
L’officier de police brandit un doigt d’honneur de loin aux manifestants et confia à Bullock :
« J’ai envoyé quelques petits gars du SWAT pour la faire dégager. Mais ils sont revenus en courant, la trouille au corps. Dans les jardins, ils sont tombés sur une plante carnivore. Elle a recraché devant eux un fémur humain, un peu comme on recrache un chewing-gum. Ils ont détallés sans chercher à comprendre. »
Bowen regarda Bullock.
Bullock regarda Bowen.
Leurs regards se croisèrent. Leurs regards firent des étincelles. Leurs ondes cérébrales se rencontrèrent du côté de la planète Mars. Bullock comprit le topo et lança :
« AH NON ! C’est pas moi qui rentre là-dedans pour aller lui demander de prendre ses frusques et de se tirer de ce parc ! »« C’est pas négociable Harvey. T’as été désigné volontaire. T’es un membre de l’équipe anti-super-criminel que Gordon a mit sur pied spécialement pour ramener au frais les évadés d’Arkham. Tu as déjà eut affaire à cette engeance et tu sais comment parler à ces tarés. Alors sergent, tu va rentrer dans ce putain de parc et me faire sortir Poison Ivy avant que je ne lui envoie un bulldozer dans la tronche. »
Bullock s’éloigna en fureur. Un manifestant écolo abruti le colla de près en lui demandant :
« Z’allez là-dedans ? Y’a moyen que vous demandiez un autographe à Ivy pour moi ? Elle pourrait signer ça ? »
Il lui colla un truc dans les bras. Visez le trésor ultime du fan-boy : l’image-dessin de Poison Ivy en mode pin-up, en dépliant poster de page centrale de Playboy magazine (numéro spéciale sirènes de Gotham). Poster monté à l’épreuve du temps sous plaquette lamifiée.
…………………………
Une journée de MERDE !!!
(On se tue à vous le dire)
Bullock s’était dégoté un fusil à pompe avant de s’engager dans le jardin botanique. Il marcha dans la verdure. Le terrain était escarpé. Les chenilles des bulldozers avaient broyé des écorces d’arbres tombés à terre avant de se faire virer par les plantes carnivores d’Ivy, ça se voyait. Mais qu’est-ce que ? Une jungle, l’endroit avait été transformé en une JUNGLE ! Des broussailles tropicales partout et même des cannes à sucre qui poussaient. Sérieux ? Au bout de 30 mètres à marcher au milieu des lianes, Bullock n’avait plus l’impression d’être dans un parc qui se situait en plein milieu de la zone industrielle d’une ville, mais bien au cœur de l’Amazonie. L’air devenait chaud. Des pétales de rose virevoltaient dans l’air ambiant à chaque petit coup de vent. En levant la tête on ne voyait plus que des arbres de jungle touffus et on ne distinguait même plus les immeubles de Gotham, qui pourtant encadraient le parc.
Bullock essaya de trouver une piste à suivre dans la couverture de feuillage abondante. Pas moyen. Il crapahuta et ondula. MERDE ! J’ai pas signé pour ça ! Il aurait du prendre une boussole. Un vrai labyrinthe de feuilles et de hautes herbes. Il marcha. Il donna des coups de crosse avec son fusil à pompe à travers la saloperie de feuillage et de racines bien épaisse. Il se dégagea un chemin à coup de pied. Il donna des coups rageurs avec sa crosse. Une plante carnivore pleine de dents s’empara de son fusil. Bullock ne voulut pas le lâcher et tira dessus des deux mains pour retenir son arme avant qu’elle ne finisse dans le gosier de la plante.
« Lâche ça ! »La plante insista pour bouffer son arme. Bullock insista pour la garder.
« Tu va lâcher ça mocheté ! »La plante gagna et s’empara de son flingue. Bullock tomba en arrière sur son cul. La plante bouffa et gloutonna son fusil. La plante fit un bruit inquiétant en machouillant le truc. La plante eut comme un renvoie, dans le style : « huuuum, j’ai bien bouffé ». Bullock se releva. Il aperçut toute une ligne de plantes carnivores. Elles le reluquaient et le suivaient du regard, comme l’aurait fait une bande d’alligators à l’affût. Bullock prit peur et décampa en courant. Il ne se baissa que pour ramasser le poster pin-up du fan boy de Poison Ivy, qu’il avait fait tomber de sa poche de veste. Mais bordel pourquoi il avait accepté de ramener un autographe de la femme fatale rousse à ce sous-doué ?
Fiche codée par NyxBanana