[TERMINE] La véritable chauve-souris de Gotham [PV Kirk Langstrom]

Kirk, sorry c'est super long mais fallait poser le décor. Promis que la suite sera plus courte




— Je suis devant l’usine.
— Hein ? Déjà ! s’étonna Mary à travers l’oreillette tandis qu’elle semblait glisser vers son ordinateur. Un imperceptible sourire s’esquissa sur les lèvres rouges de la justicière.
— Bah finalement parcourir les toits de Gotham c’est comme le vélo…
— Ça ne s’oublie pas, remarquèrent elles en chœur. Mary laissa échapper un rire qui réchauffa le cœur de Katherine. La joie et l’allégresse n’étaient pas des concepts qui lui étaient très familiers. Bon en tout cas, les com’ sont propres et pour le moment le matos a l’air de bien fonctionner, poursuivit la première.
— Hmm, c’est un peu désagréable de mon côté. Ça grésille pas mal et l’étalonnage n’est pas au point.

La Batwoman grimpa avec légèreté le rebord haut d’un petit mètre, du toit sur lequel elle se trouvait et observa longuement l’immensité du complexe chimique abandonné, bercée par le long clapotis de la pluie qui s’abattait sur Gotham, quelquefois accompagnée du vrombissement sourd d’un véhicule ou de la sirène d’un véhicule d’urgence au loin.

— On calibrera ça quand tu rentreras. Bon après … Ça reste du matériel expérimental alors … Mary marqua une pause, comme lorsqu’elle s’apprêtait à annoncer une idée lumineuse, à moins de voler dans les stocks de l’armée …
— N'y penses même pas.

Il était un peu plus de minuit passé, et Katherine avait prié Mary de la déconnecter des fréquences radios du GCPD. Depuis les incroyables évasions des établissements carcéraux d’Arkham et de Blackgate, les services de police étaient plus que jamais mis à contribution. Mais ce soir, Kate et Mary traquaient une « monstrueuse » chauve-souris, leur investigation leur demanderai une entière concentration afin de révéler les indices ratés par la scientifique.

Depuis les trois dernières semaines, d’inquiétantes disparitions survenaient dans d’Otisburg. L’immense zone industrielle de Gotham, en plus d’abriter le pôle de production de nombreux industriels internationaux recelait de complexe à l’abandon et vétustes attendant d’être démolis. C’était par conséquent l’endroit parfait pour les adeptes de l’exploration urbaine. Souvent inconscients, téméraires et insuffisamment préparés à évoluer au sein de structures aussi dégradées, ces explorateurs s’exposaient à de nombreux accidents. Ainsi, il était fréquent que les urgences soient appelées sur des blessures tantôt sans conséquences, tantôt mortelles.

Mais au cours de la semaine passée, un fait divers étonnant attira l’attention de Mary, grande fan de d’activités paranormales : « Une chauve-souris géante et meurtrière à Gotham ? ». Ce titre racoleur avait littéralement fait exploser les ventes de la Gazette de Gotham, et quand bien même la forme de l’article certainement rédigé par le dernier stagiaire arrivé laissait pantois, le fond lui, éveilla l’attention Mary.
Il était raconté que deux jeunes hommes explorant les ruines de l’ancienne usine Ace Chemicals s’étaient retrouvés nez-à-nez avec une chauve-souris géante. L’un parvint à s’échapper, mais l’autre fut apparemment dévoré. D’abord déçue que la police n’ait trouvé aucune preuve en fouillant le complexe de fond en comble, qualifiant finalement l’article de torchon dont le seul but était de faire écouler un nombre colossal d’exemplaires de la gazette, elle ne pût s’empêcher de mener un début d’enquête. C’est ainsi qu’elle apprit pour les disparitions et que son excitation pour le paranormal la poussa à mettre Kate au parfum.

Au cours de sa carrière de justicière, Katherine avait pu s’exercer à de nombreuses reprises à la destruction de mythes, de légendes urbaines et de rumeurs. La plus célèbre des affaires qu’elle eût à résoudre fût également celle qui lui laissa le plus de séquelles psychologiques.

Elle avait démasqué la Dame qui pleure, à l’origine un esprit vengeur qui se plaisait à noyer les enfants laissés sans surveillance qui se révéla finalement être une psychotique que le personnel d’Arkham avait par erreur libérée. Incarcérée pour avoir noyé ses propres enfants dans un excès de folie, elle reproduisit ce schéma effrayant à plusieurs reprises avant d’être finalement arrêtée par Batwoman. Mais l’arrestation de cette femme fut éprouvante, dans le sens où elle berçait mélancoliquement le cadavre encore chaud d’un enfant qu’elle avait enlevé quelques heures plus tôt. C’était la première fois que Katherine était confrontée à la mort d’un si petit-être, et aujourd’hui encore, lorsqu’elle contemple les enfants de ses proches, elle ne peut s’imaginer de faire une terrible parallèle avec cette sombre histoire.

Finalement, toutes les affaires désignées comme sortant du réel trouvaient finalement une explication logique et tout à fait rationnelle. Cette histoire de chauve-souris le serait certainement également, restait à savoir qui était suffisamment dérangé pour tendre des embuscades pareilles. Katherine soupira de lassitude.

— Toutes ces années passées à enfermer des dégénérés à Arkham et pourtant rien ne semble changer dans cette putain de ville. Mary, son alliée de toujours, mais également sa demi-sœur par alliance ne pût qu’acquiescer.
— Imagine alors le chaos que ce serait, commença t’elle d’une voix douce, s’il n’y avait pas des gens comme toi pour endosser un costume de justicier.
— Justement, au moins peut-être que la ville ne serait pas confrontée à cette escalade permanente de la violence, répondît laconiquement Kate, toujours perchée sur son rebord.

L’eau ruisselait sur sa combinaison et elle apprécia la clarté d’esprit dont elle fît preuve en abandonnant l’idée de continuer à porter sa longue perruque rousse. Elle ne se souvient que trop bien de la gêne qu’elle occasionnait par temps de pluie. Aujourd’hui, son carré inversé posait bien moins de problèmes.

Katherine frotta frénétiquement ses doigts pour produire le peu d’électricité statique nécessaire afin que sa cape soit suffisamment rigide pour lui permettre de planer jusqu'à l’usine. Elle se remémora très rapidement les plans du bâtiment. Mary et elle les avaient longuement étudiés. En effet, si la police n’avait rien trouvé sur place après avoir passé l’endroit au peigne fin, ne restait alors que trois solutions : la première, un réseau secondaire qui n’apparaît pas sur les plans pourrait abriter le tueur. La deuxième, le tueur emmène sa victime à l’extérieur et implique qu’un réseau tel que celui mentionné précédemment n’existe pas. Enfin, la dernière explication résiderait en un mensonge du témoin.

En effet, la police en est venue à penser que le meurtre aurait tout simplement pu être commis par le requérant. Toutefois, cette hypothèse était mise à mal par la cohérence constante des propos tenus par le jeune homme durant les 72 heures de retenue judiciaire.
S’il devait exister un niveau du bâtiment qui n’apparaissait pas sur les plans, il se situerait obligatoirement sous terre, Kate savait donc exactement où se rendre pour en avoir le cœur net. Une fois à l’intérieur, elle se dirigerait vers le puit d’ascenseur, directement dans le hall principal.

Batwoman se laissa tomber dans le vide, puis, bras écartés, elle plana jusque l’ancienne usine Ace Chemicals de l’autre côté de la rue. Elle se posa délicatement au beau milieu de l’ancienne cour de chargement où transitaient très certainement les agents chimiques et autres produits de transformation du temps où cette usine était encore en état de fonctionner.
Après quelques pas dans les flaques d’eau brouillées par la pluie battante, elle se hissa sur l’un des nombreux quais de chargement. Il était évident que la porte d’entrée principale était condamnée, elle ne perdit donc pas de temps. Elle essaya de soulever un à un les lourds rideaux métalliques des quais, tous étaient également verrouillés, toutefois il était possible de les fermer depuis l’extérieur, une serrure était donc présente sur chacun d’eux.

Kate mis rapidement en œuvre ses compétences au crochetage et la serrure ne présenta aucune résistance. Elle ressentait toujours un immense sentiment de satisfaction personnelle lorsqu’elle parvenait à déjouer une sûreté. Elle saisit la poignée permettant de faire coulisser le rideau et la hissa au-dessus d’elle. Le volet s’ouvrit jusqu’à mi-hauteur dans un terrible grincement avant de finalement se coincer et sortir de son rail pour retomber lourdement contre le sol.

— Putain ! laissa t’elle finalement échapper tandis qu’un sentiment de frustration semblait naître en elle.
— Quoi ? demanda Mary à l’autre bout de l’oreillette.
— Les volets des quais de chargement sont dans un trop mauvais état, l’un a manqué de se refermer sur moi. Il me semble qu’il y avait des grilles appartenant au réseau d’aération du bâtiment et qui donnaient sur l’extérieur non ?
— Ouais, tu devrais en avoir une en contournant le bâtiment par ta gauche.

Katherine ne perdit pas plus de temps. La grille se trouvait à deux mètres de haut. Elle s’empara de la bat-griffe qu’elle transportait dans un étui spécial fixé à son ceinturon, au niveau des lombaires puis la pointa en direction de la grille. Après avoir fixé le grappin et s’être assuré qu’il était correctement fixé, elle tira dessus de toutes ses forces pour faire céder les vis autour de la grille, ce qui ne tarda pas. Elle activa la vision infrarouge de son loup.

— Si tu suis mes instructions, je t’emmène directement au hall principal, de là-bas, tu trouveras facilement la cage d’ascenseur comme vu sur les plans, expliqua Mary.

Katherine se propulsa dans le conduit à l’aide de son grappin, puis rampa dans le réseau de ventilation. Elle suivit à la lettre les instructions de sa demi-sœur qui était en mesure de suivre à peu près ses déplacements grâce au traceur GPS que Bruce avait intégré à chaque combinaison.

Technologie expérimentale oblige, les communications se faisaient de plus en plus saccadées et un léger parasite venait entacher une qualité audio qui laissait déjà à désirer. Kate ne manqua pas de le faire remarquer une fois dans le hall.

— J’ai bien peur que ça empire si tu dois descendre …
— On verra bien.

Une fois face aux portes menant au puits de l’ascenseur, elle s’empara de l’unique batarang explosif qu’elle portait à sa ceinture et le glissa entre les deux portes fermées. La déflagration créa un léger entrebâillement qu’elle termina d’écarter. Par chance, l’ascenseur était resté un étage plus haut et ne la gênerai donc pas. Un simple coup d’œil lui indiquait également que, d’après la profondeur, il y avait un sous-sol.

— J’y suis. Il y a bien un réseau d’infrastructures secondaire qui n’apparaît pas sur les plans.
— Comment la police n’a pas pu le remarquer ?
— Tout simplement parce que l’ascenseur est hors service. Ce serait beaucoup trop dangereux de descendre étant donné l’état des lieux.
— Bon, quoiqu’il en soit Kate, n’oublie pas que les communications seront certainement coupées, alors fais attention à toi.  
— Tu me connais.
— Justement.
— Going dark, répondît finalement Batwoman tandis qu’elle plongeait dans le puit d’ascenseur. Une expression militaire qu’elle appréciait particulièrement et signifiait tout simplement qu’elle évoluerait sans aucun support et dans le silence radio le plus total.  

Une épouvantable odeur agressa ses sens lorsqu’elle se réceptionna au fond du puits. Prise d’une envie de régurgiter son dîner, elle porta d’abord une main à sa bouche avant de finalement parvenir à se reprendre.

— Mary ? Elle ne percevait aucune réponse au travers du grésillement persistant de son oreillette. Mary, tu me reçois ? Toujours rien.

Un bruit sourd résonna subitement, la faisant presque sursauter. Elle se figea immédiatement dans l’obscurité, sondant les environs à l’aide de sa vision infrarouge. L’image était un peu floutée en raison des balbutiements de ce genre de masque, mais si quelqu’un devait se trouver dans les environs, elle le décèlerait bien assez vite. Elle n’avait aucune idée de l’origine de ce bruit étrange, mais elle avait la ferme conviction de ne pas être seule. Mary avait visé juste.

Kate s’avança prudemment dans l’obscurité en s’efforçant de ne pas prêter à l’odeur répugnante. Une odeur pestilentielle, similaire à celle d’un corps en décomposition, et si elle s’attendait à trouver le corps du jeune homme disparu, elle était loin de se douter de l’horreur à laquelle elle serait confrontée en poussant la porte au bout du couloir.

Ce n’était pas un, mais une dizaine de corps en démembré qu’elle trouva en poussant la clenche qui céda dans un grincement sinistre. Un véritable charnier. Sans qu’elle s’en aperçoive, son cœur accélérait le rythme de ses battements et elle fût prise d’une douleur brève mais intense.

— Merde, ça craint. Argh ! En prenant une grande inspiration, elle eut l’impression que son cœur essayait de sortir de sa cage thoracique. Elle porta une main à sa poitrine, puis s’appuya contre le mur plein de sang d’une épaule, le temps de reprendre son calme dans un endroit qui ne s’y prêtait absolument pas. Depuis la tentative de sacrifice dont elle fut victime par le passé, son cœur présentait une fragilité cardiaque qu'elle ne devait pas négligeait, pourtant, elle se trouvait certainement dans le pire endroit possible pour quelqu'un dans sa situation.

L’unique clapotis caractéristique d’une goutte qui tomba près d'elle lui fit subitement écarquiller les yeux, prise de panique en même temps qu’un frisson parcourait son échine. A peine eut-elle le temps de lever les yeux qu’une monstruosité sans nom poussa un cri si strident qu’il fût en mesure de lui faire perdre ses repères.

Katherine senti ses deux épaules transpercées par quelque chose de pointu, comme des griffes qui s’enfonçaient dans sa propre chair. Elle laissa échapper un cri mêlé de peur et de douleur. Ce n’était donc pas des racontars. Kate fît exploser une grenade fumigène à ses pieds et prit ses jambes à son cou. Priant pour que la confusion fasse que cette ignoble bestiole ne la retrouve pas, à deux doigts de mourir d'un arrêt cardiaque.

Elle devait absolument retrouver le chemin inverse de celui qu’elle avait emprunté pour mettre un terme à ce cauchemar, elle dirigeait vers le puits d'ascenseur, à bout de souffle, hurlant le nom de sa demi-sœur en espérant qu'elle l'entende.

Batwoman s’écrasa lourdement sur la carlingue brûlée d’une vieille berline. Lorsque le monstre l’envoya à travers la vitre, les éclats lacérèrent son visage à multiples reprises.

— Kate ?! C’était Mary, les communications semblaient de nouveau possible et d’après son timbre de voix, elle semblait avoir assisté impuissante à la correction que venait de subir sa demi-sœur. Katherine hoqueta, incapable d’articuler le moindre mot.

Elle avait le souffle complètement coupé, et tandis qu’elle roulait sur le pare-brise pour s’écraser par terre, son corps tout entier lui rappelait qu’elle était certainement devenue trop vieille pour toutes ces conneries. Lorsqu’elle réalisa finalement que la chauve-souris géante fondait sur elle en piqué, elle dégaina sa bat-griffe et tenta quelque chose d’absolument stupide, mais qui lui sauva certainement la vie.

Elle pressa la gâchette et le grappin se ficha à toute vitesse dans la poitrine de la bête qui dévia de sa trajectoire. D’abord satisfaite, Kate ne réalisa que trop tard qu’elle tenait fermement la poignée de son accessoire. Le monstre reprit de l’altitude, emportant la justicière avec elle. Le vent et la pluie fouettaient son visage, une sensation bien désagréable, mais qui n’était rien comparé à ce qu’elle venait de subir. À ce moment-ci, Katherina hésitait entre lâcher et risque une chute douloureuse, ou se cramponner de toutes ses forces en espérant que la bête se pose. La seconde solution semblait relever de la folie, car le poids supplémentaire que le monstre avait à supporter ne semblait pas le ralentir et bien que l'idée soit séduisante, elle n'avait pas l'intention de survoler Gotham à dos de chauve-souris.

— Kate steuplaît, dis-moi quelque chose ! N’importe quoi ! Criait alors Mary rendue hystérique.
— Pas maintenant !

L’hideuse créature ne lui laissa aucun choix. Elle entama un virage brusque à quelques mètres de hauteur. La force centrifuge envoya Batwoman droit sur des containers rouillés superposés. Sous la force de l’impact subi, elle fut contrainte de lâcher prise et de retomber lourdement au milieu de débris domestiques et industriels. Elle s’empala au passage sur une fine tige métallique qui traversa sa hanche droite et lui arracha un cri étouffé.

La créature s’écrasa lourdement sur ses pattes, à quelques mètres. Katherine se releva et se redressa le plus fièrement possible, un filet de sang coulait au coin de ses lèvres : elle réservait une jolie surprise à cette saloperie.

– Avale donc ça !

La chauve-souris sembla la mettre au défi et en un instant, Kate dégoupilla une grenade assourdissante qu’elle lança aux pieds de la bête. La justicière se retourna, balayant l’air grâce à sa cape, afin de ne pas être étourdie par son propre matériel, puis refît face au monstre, pistolet à impulsion électrique en main. Le prédateur devenu proie l'espace de quelques secondes, se débattait dans sa confusion. Elle pressa la gâchette, délivrant ainsi un arc électrique dévastateur capable de mettre hors d’état de nuire n’importe quel homme. Katherine se jeta ensuite sur le monstre et le rua de coups qui semblèrent malheuresement tous aussi inefficaces les uns que les autres. C’était comme frapper dans un mur.

Finalement, un revers de griffe non anticipé déchira le kevlar sa combinaison et la projeta au sol. Tandis que Batwoman s’effondrait dans la boue, la bête en profitait pour prendre la fuite.

Le monstre semblait avoir temporairement disparu et Kate était privée de toute sa mobilité sans sa bat-griffe. L’adrénaline retomba l’espace d’un instant et son corps tout entier cria à l’aide. Elle se redressa sur ses quatre membres, essoufflée, et jeta un regard éteint au corps étranger qui s’était enfoncé dans son flanc. Elle s'assied, puis posa une première main dessus. Retirer cette tige était une très mauvaise idée en raison des dégâts internes que pourraient provoquer un tel geste.

– Mary … articula-t-elle finalement à bout de forces. La chauve-souris existe, argh... Elle entendit sa demi-sœur renifler à travers l’oreillette qui se trouvait miraculeusement encore en état de marche. Kate continua après qu'elle eut craché un peu de sang. Tout est vrai.
– Tire-toi d'ici, Kate ! l’implora-t-elle.
– Pas question, rétorqua Katherine, l'usine était un vrai charnier et cette chose recommencera sans aucun doute, je dois mettre un terme à cette folie ici et maintenant.
– J’appelle Bruce, peut-être que...
– Peut-être que rien du tout ! protesta Kate, je peux me débrouiller seule. Elle considéra un instant ses blessures : venait t'elle vraiment d'affirmer qu'elle était de taille ?
– Tout ce que tu vas réussir à faire c’est te faire tuer. Bon sang Kate, écoute-moi merde !
– Tu me connais. Cette phrase Mary la détestait profondément et signifiait tout son contraire, elle le savait. Elle sembla tressaillir, au bord des larmes. Katherine avait finalement perçu le battement d’aile caractéristique de son prédateur. Attends, murmura t’elle ensuite.

Les nuages semblaient pleurer le sort de Batwoman et déversaient toujours des trombes d’eau toujours plus intenses. L’effroyable cri de la bête résonna encore une fois, mais Batwoman n’était pas décidée à se laisser faire. Elle referma fermement son emprise sur la tige avec sa deuxième main, prit une grande inspiration, ferma les yeux puis l’extirpa d’un coup sec.

Son agonie se répondit à elle-même à travers un écho effrayant. Elle eût tout juste le temps de se réfugier sous une autre carcasse de voiture à proximité. Ce qui lui sembla tout d’abord être une bonne idée, se révéla finalement être la signature de son propre arrêt de mort. Dans l’oreillette, Mary ne cessait de hurler le prénom de Kate, l’implorant de lui répondre. Malheureusement, elle n’en avait pas la force, et ne laisser échapper que de faibles gémissements.

La justicière présentait de nombreuses blessures : contusions, coups de crocs, épaules lacérées, la bête lui avait même dévorée une partie du cou. Elle ne cesser de saigner, était prise de frissons et de vertiges. Dieu seul savait comment elle pouvait encore être en vie. Peut-être que faire appel à Bruce était finalement nécessaire, car plus les secondes passaient, moins elle se voyait ressortir de cette chasse vivante. Jamais, elle n’avait été confrontée à une telle horreur.

Soudain, le monstre s’écrasa brusquement sur le véhicule et l’impact fut si violent qu’il en enfonça la carlingue. Le souffle tout d’abord coupé, elle hurla finalement de douleur. Sa jambe venait d’être écrasée par la déformation du châssis. Son visage affichant un air terrifié sous le masque, elle se mordit l’intérieur des joues jusqu’à se les faire éclater, engagée dans une lutte perdue d’avance contre sa propre douleur.

La chauve-souris descendit du véhicule et Katherine pouvait voir ses lourdes pattes griffues fouler le sol boueux. Il se figea un instant. Tout en geignant, Kate gesticula dans tous les sens pour saisir de la lame qu’elle gardait sur sa jambe valide.

— Viens me chercher salope, allez ! vociféra-t-elle alors tandis que la tête hideuse de la monstrueuse chauve-souris passait sous le véhicule pour tenter de la croquer une seconde fois.
Tout en hurlant pour se donner du courage, Kate parvint à planter sa lame au niveau de ce qu’elle pensait être son cou. La bête se retira instantanément en couinant. Ça ne lui avait visiblement pas plus, et la justicière afficha un franc, mais douloureux sourire face à cette petite victoire.

La suite ne fut que plus dramatique pour elle.

Sans qu’elle ne s’y attende, le monstre souleva lentement la carlingue.

— Mary…
— Quoi ? répondit-elle d’une voix étouffée par la peine tandis que le véhicule roulait sur le côté, dévoilant la monstrueuse chauve-souris. Ses dernières pensées allèrent à ses proches : Mary et Maggie. Et à ceux qu'elle n'avait pas pu sauver : Elizabeth sa jumelle, ses parents, Barbara ... Et Jason.
— Je suis désolée.

Batman devait glané des informations sur divers criminels et les activités qu’ils faisaient actuellement. S’il arrivait à tout regrouper et à avoir des points d’accès pour les prendre en filature et les arrêter, mais cela n’était jamais simple. De plus, il ne voulait rien omettre pour ne pas être pris au dépourvu à tout moment. Malgré que cela puisse arriver à certains moments. Durant ces moments, il utilisa le plus souvent sa ruse et son intelligence pour s’en sortir.

Se trouvant devant son bat-ordinateur, Bruce continuait de rassembler des données en notant la totalité sur un fichier sécurisé qu’il enregistrait sur une clé usb à part afin de rien compromettre. Durant le transfert des données, Alfred arrivait en apportant du thé et quelques biscuits. Soudain, alors qu’il remerciait Alfred pour sa prévenance, Batman reçu un appel vidéo sur son bat-ordinateur. Voyant qu’il s’agissait de l’oracle, il répondit et l’écoutait attentivement. Ce qu’elle lui disait alors ne lui plaisait pas.

- Compris, je m’en occupe de suite. Merci Barbara.

Coupant la conversation, Bruce mis son masque et pris quelques armes ainsi qu’un dispositif qu’il avait mis au point à ses débuts. Fin prêt et en costume, il prit la batmobile en se rendant à gotham. Restant en communication avec Alfred, il lui demandait la localisation de batwoman afin qu’il s’y rendre aussi vite que possible. Et à moins de deux kilomètres d’elle, il quitta son véhicule pour se rendre à ses côtés en grappin. A moins d’un kilomètre, Bruce activa son dispositif qui n’était qu’un petit bouton lui permettre d’émettre un son que les chauve-souris détestaient.

Voyant l’état de Kat à son arrivée, Bruce s’empressait de vérifier son pouls avant de lui administrer un antalgique sous forme de sérum. Gardant alors son répulsif sonore à chauve souris sur lui, il s’en allait avec elle afin de la ramener en sécurité à la base. Pas question de combattre alors qu’un membre de sa famille est mal en point. «Alfred, préparer la table de soin et appeler un médecin au manoir, elle en aura besoin au plus vite.»

Après quoi, il s’empressait de rejoindre son véhicule pour aller à la batcave avec elle.