Sortis de la cellule, les caméras d’Arkham nous suivent dans les couloirs. Pas de gardes. Ils doivent se rassembler pour m’acculer dans un coin. Les idiots, ils n’apprennent pas. Les différentes innovations et renforcements se sont ajoutés à une structure préexistante. Celle-ci, fragile et ancienne, ne supporte pas bien certaines nouvelles technologies. Je me dirige droit vers le Labyrinthe, cette partie où aucune surveillance n’est possible. Ce cœur d’Arkham où les patients sont les maîtres et les gardiens complètement perdus. Le Labyrinthe, que chacun des évadés de l’asile connait par cœur. Nous l’avons inscrit dans nos têtes depuis notre premier séjour ici.
Nous passons le point où les caméras peuvent nous suivre. Où les gardes ne sauront plus comment nous retrouver. Là où seule notre mémoire peut nous guider. Troisième embranchement à gauche. Demi-tour complet. Et suivre le couloir. Si les gardes se sont rendus compte de leur erreur et accourent à notre suite, nous évoluons dans leur direction. Mais nous ne nous croiserons jamais. Ils n’apprennent pas. Les administrateurs qui se succèdent à la tête de l’asile n’arrivent jamais à comprendre ce qui sort des papiers de leur bureau. De leurs petits plans mesquins, comme dirait le Joker.
Après plusieurs intersections, les couloirs deviennent très mal éclairés. C’est volontaire. Ici, un des panneaux est très mal fixé. Il suffit de l’écarter pour dévoiler un trou dans le mur. Une échelle permet de descendre plus bas, vers de nouvelles profondeurs d’Arkham. Certains diraient même que nous passons sous l’asile. C’est faux. Certaines caves restent bien profondes. Nous sommes simplement à côté. A l’époque de la construction du bâtiment originel, il était coutume de créer des passages pour s’enfuir. Une porte de derrière. Ce n’est certainement pas le seul des vieux manoirs entourant Gotham City à en posséder un. Leur utilité actuelle, par contre, doit dépendre de leurs locataires. Ici, ce passage a été renforcé. La solidité est assurée. Mais ces constructions restent artisanales. Il ne faut pas avoir peur d’un effondrement sur sa tête pour l’emprunter. Nous ne craignons rien. Si cela doit nous arriver, le hasard l’aura décidé tout comme il choisit la face de la pièce qui nous guide.
Les murs ont quelques graffitis rouges. Le Joker s’est amusé dessus. Ici, ils sont quelque peu effacés. Clayface a dû s’appuyer. Poison Ivy avait autrefois rajouté une rampe de liane. Elle a été arrachée depuis la dernière fois. Dommage car cette partie est en descente et plutôt glissAAAAAANNNNNTTTTEEEEEEE !
Nous tombons en bas de la pente, dans une flaque d’eau. Notre pièce ! Où est-elle passée ? Elle était dans notre main et nous l’avons perdue ! Nous fouillons dans la boue jusqu’à la retrouver. Enfin ! Quelle perte innommable ça aurait été. Nous pouvons donc reprendre notre chemin.
A l’extérieur, nous débouchons juste à côté de la Station d’épuration d’Angelo. Officiellement une usine de traitement des déchets. Officieusement mis en place par une famille mafieuse à l’époque où Arkham leur servait à éviter la trop moderne pison de Blackgate à leurs hommes de main. La Pègre a grandement perdu de sa superbe et de son influence. Nous y avons veillé. Mais le Pingouin est passé par là. Il s’est emparé de cette famille. Et un prête-nom s’assure pour lui que la couverture marche toujours. N’importe quel évadé peut venir s’y présenter. Une place lui sera assurée dans un des transporteurs qui font la navette avec le vieux port.
Une évasion toute en simplicité, alors que les gardes doivent toujours se demander où nous sommes passés.
Gotham, ah chère Gotham City… Nous sommes de retour.