Won't you please, please help me? [PV : Alfred Pennyworth & Dick Grayson]

Won't you please, please help me?

ALFRED PENNYWORTH
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RED ROBIN/TIM DRAKE

Perché sur une poutre métallique, Red Robin observait silencieusement deux types armés jusqu’aux dents qui se tenaient devant une jeune femme ligotée. L’entrepôt était très grand et très vide, chaque sons résonnaient, les pleurs de peur de la femme traversaient de part en part Timothy. Il fallait qu’il reste discret, le moindre bruit pourrait le trahir. Il ne fallait pas qu’ils partent en courant, pas après tant de semaines de recherche pour retrouver leurs traces.

La jeune femme, attachée et bâillonnée était la fille d’un des grand politiciens de la ville. Elle s’appelait Marie. Des bandits de bas étage avaient réussi à la kidnapper en échange d’une bonne somme d’argent, et bien que ces hommes n’avaient pas autant de « talent » qu’un Double-Face, qu’un Joker ou autre criminel que la ville avait engendré, ces criminels avaient été très fort pour dissimuler les preuves, Le GCPD avait déclarer la fille décédée. Pour les enquêteurs, les badauds avaient pris la grande somme d’argent et avait abattu l’adolescente d’une balle dans la tête, ils avaient retrouvé un cadavre lui ressemblant.
Tim avait suivi de près l’affaire, pour montrer à Batman que depuis qu’il avait décidé de redevenir justicier, il pouvait résoudre des affaires, faire tomber les criminels, comme avant. Il n’était plus Robin, mais, il faisait encore partie de la famille. Dès que la police avait déclaré la fille décédée, il avait consulté le dossier médical de l’enfant du politicien, et le rapport légiste du corps découvert. Il en avait rapidement déduit que le cadavre, n’était pas celui de la fille du politicien, non, quelque chose n’allait pas.

Marie, avait récemment eut des problèmes dentaires, on avait dû lui poser deux amalgames dentaires, ou plombages pour les néophytes. Le rapport légiste ne parlait pas de cela. La victime semblait avoir deux molaires en pleines santé. Étrange que la police n’ait pas relevé cela, non ? Bon, peut-être que les dits plombages avait sauté, lorsque la victime s’était battue ou quoi ? Ça restait étrange. Timothy pour son enquête avait mis la main sur les prélèvements sanguins qui avait été fait, pour rechercher si une drogue avait été ingérée avant la mort. Rien d’intéressant pour les policiers. Mais, c’est ici que le justicier comprit que la pauvre femme tué par balle, n’était pas Marie. Il n’y avait aucune trace de mercure dans son sang. Le mercure présent était très faible, mais en cas de plombages, mais quand-même il était présent. Ainsi, pour lui, Marie était encore en vie. Il la retrouverait vivante, amochée peut-être, mais en vie.

Oui, d’accord. Il avait réussi à déduire que Marie était en vie, mais comment avait-il réussit à rejoindre cet entrepôt et retrouver sa trace ? C’était encore plus simple que de prouver que la police n’avait pas le bon cadavre. Le père de la kidnappée avait un opposant politique, en général, il ne fallait pas aller chercher plus loin que cela. L’opposant politique avait fait un assez gros virement récemment vers le compte d’un type qui avait traîné dans des affaires louches. D’ailleurs, ça devait être un des badauds sous la cagoule là, dans cet entrepôt. Et tout c’était enchaîné, l’abruti avait fait un retrait sur un des DAB à côté de l’entrepôt, une somme qui suffisait pour payer la location d’un de ces endroits. Quadriller la zone à la recherche de cet endroit avait été facile.

Timothy respira un grand coup. Il savait se battre, son père adoptif lui avait tout appris, il s’était entraîné et avait fait ça plus d’une fois. Mais, il y avait toujours ce petit stress qui parcourait l’échine avant d’attaquer quelqu’un, un mélange d’excitation et d’anxiété. Est-ce que Bruce ressentait cela ? Est-ce que Dick aussi ? Était-ce juste lui ? Il ferma les yeux et se décida à descendre de son perchoir. L’oiseau allait quitter le nid en quelque sorte.

Il sauta directement sur un de ses opposants qui mangea méchamment le sol. Il était repéré. La jeune fille cria encore plus fort lorsqu’elle entendit un coup de feu. Normal. Tim attrapa son bö pour taper dans les jambes du deuxième type et le faire tomber sur le sol. Génial, le choc l’assomma sur le coup, comme pour son comparse. Il mit un coup de pied dans l’arme à feu qui traversa la grande pièce. Ils étaient assommés, mais pas mort. Non, il ne franchirait pas la limite. Pas celle que Bruce lui avait apprise. Pas celle qui faisait de lui un justicier et pas un anti-héros.

Tim soupira de soulagement, ça avait été rapide et plus facile que ce qu’il pensait. C’était des débutants ? Peu importe. La fille était saine et sauve, non pas traumatisée, mais elle allait bien. Timothy s’approcha d’elle pour lui défaire ses liens.

« C’est fini. Tu es libre, le GCPD arrive. »

Bien sûr, il avait pris soin de téléphoner aux unités de police avant d’intervenir, ils n’auraient qu’à récupérer la jeune femme, la déposer à l’hôpital, écouter son témoignage et se sentir bête de s’être fait dépasser par un justicier. D’accord Timothy était très intelligent et très bon enquêteurs, comme son mentor, mais cette affaire ? N’importe qui aurait pu la résoudre, c’était un jeu d’enfant. Mais lorsqu’on pensait qu’à s’empiffrer de donuts, c’était compliqué. Bon okay, pas l’ensemble du GCPD était une farce… Mais quand même, il y avait plus de corrompus que de bon flics.

Won't you please, please help me? [PV : Alfred Pennyworth & Dick Grayson] Bgrw

Un coup de feu, encore un.

Il y avait un troisième homme qui venait d’arriver. Tim ne l’avait pas entendu, et pourtant, dans un entrepôt vide comme celui-ci. On entendait chaque bruit. Red Robin s’arma d’un batarang et lui balança dans la main, l’obligeant à lâcher cette maudite arme à feu. L’homme l’avait touché dans l’épaule. Mais ça allait, ça ne faisait pas si mal que ça. Un peu. Il serra les dents et se jeta sur le troisième homme. Quel abruti, il avait retiré le batarang qui s’était planté dans son bras. Il allait pisser le sang. Hors de question qu’il meurt à cause d’un batarang. Tim s’approcha de l’homme. Comme pour les autres, un violent coup sur la tête suffit à le faire dormir. Le justicier râla. Il arracha un morceau du-t-shirt du malfrat pour lui faire un garrot au bras. Il allait tenir jusqu’à l’arrivé du GCPD. D’ailleurs, Drake pouvait entendre les sirènes arriver. Il fallait qu’il parte. Le brun se retourna vers Marie.

«… Désolé je dois partir ! La police arrive, sois forte ! C’est terminé ! »

Il quitta les lieux en courant, la douleur dans son épaule le lançait de plus en plus. Foutu kevlar qui n’était présent que sur son torse pour le moment.

Ça devait bien saigner sous son costume, ça faisait de plus en plus mal. Mais il n’avait pas eu le choix, il avait dû avancer jusqu’au manoir. Il soupira. Il voulait prouver à Bruce de quoi il était capable ? Mais il rentrait blessé… Dans le fond était-ce normal ? Peut-être. Il ferma les yeux en attendant devant la porte que quelqu’un lui ouvre. Il voulait juste qu’on le soigne. Heureusement que son costume avait retenu le sang, on aurait non seulement pu l’identifier, mais on aurait pu remontrer jusqu’au Manoir, tel le petit poucet.

Il y a les plaies et les blessures Alfred Pennyworth & Bruce Wayne

Une épais brouillard était tombé sur Gotham, un voile gris qui recouvrait chaque être vivant comme chaque vivant, allant jusqu’à imprégner le moindre hectare de terrain. Alfred Pennyworth marchait au milieu du jardin Wayne, perdu, hébété, incapable de se souvenir pourquoi et comment il était arrivé juste ici. Il se souvenait juste de bribes. La grande lumière de la salle à manger l’aveuglant, le doux fumet du repas qu’il venait de préparer lui montait aux narines, le rire des membres de sa famille résonnant dans l’imposante pièce et réchauffant ce lieux bien trop longtemps abandonné. Puis l’alarme résonnant, le devoir les appelant. Le majordome hurla leurs noms. Celui de Bruce d’abord puis, un à un, chacun des enfants adoptifs qui avaient visité le manoir. Il les appela de tout son coeur, jusqu’à ce que ses cordes vocales soient si endommagés qu’il ne puisse même plus parler, mais à chaque fois, son cri se perdait dans le brouillard. Ou étaient-ils tous passés? Alors il se mit à les chercher partout, courant à travers le jardin Wayne comme il n’avait pas couru depuis bien des années, continuant de les chercher malgré la douleur toujours plus forte prenant d'assaut tout son corps, de ses poumons usés à ses vieux os qui n’avaient plus grande utilité depuis bien longtemps. Disparu. Ils avaient tous disparus. Seulement lorsqu’il fut sur le point de baisser les bras, un rire lui arriva aux oreilles, un rire résonnant au lointain. Il se tourna et courut à nouveau, cette fois-ci vers l’origine du son. Seulement, au bout du chemin le majordome ne retrouva pas sa famille. Non. Alfred Pennyworth se retrouva devant l’imposant saule pleureur protégeant les tombes de Thomas et Martha Wayne à son pieds. Seulement il y avait d’autres tombes, bien d’autres tombes. Sur chacune, le nom d’un membre de sa famille gravé. Cassandra. Damian. Timothy. Jason. Richard. Bruce. Il lâcha la pelle qu’il avait dans les mains et recula de quelques pas, transis de terreur. Une pelle? Quand avait-il récupéré une pelle? Il ne se souvenait plus. Tout était si flou. Il regarda ses mains et remarqua la terre sur ses mains et ses habits. Il avait creusé leur tombes. Il les avait enterré. A présent il ne restait plus que lui et ce vieux manoir, la mort pour seule compagnie.

Alfred Pennyworth se réveilla en sueur et prit un certains temps avant de reprendre ses esprits, observant où il se trouvait en essayant de calmer son souffle accablé. Tout ça n’était qu’un mauvais rêve. Il avait simplement dû s’assoupir sur le canapé après avoir débarrassé le repas de maître Bruce et maître Damian et nettoyé toute la vaisselle, soudainement harassé d'épuisements après encore une autre longue journée à s’occuper du manoir. Le majordome se releva et prit une position assise plus acceptable sur le canapé de cuir du grand salon puis, sortant un mouchoir de tissu de sa poche, le passa dans son cou puis sur son front pour essuyer les gouttes de sueur froides qui avaient perlés ça et là. Ses appoussiments soudain, allongé sur un canapé ou parfois simplement assis dans un fauteuil, lui semblaient de plus en plus courant et le majordome ne pouvait supporter ce que cela trahissait sur son âge et sa capacité chaque jour moins bonne à survivre l’effort. Bien loin était les années de sa jeunesse dorée, les longues journées à s’occuper seul du manoir Wayne et de ses habitants lui semblait déjà bien assez dur pour être ensuite suivi de longues nuits à attendre que tous soient de retour au foyer sans trop d'égratignure. Seulement, il ne pouvait pas le dire à maître Bruce, ce dernier comptait bien trop sur lui pour maintenir toute la famille à flot. Ce n’était que des assoupissemnts après tout, rien d’alarmant. Son grand problème était plutôt les cauchemars qu’il avait toujours dans ces moments là, toujours les même thème et les même images se répétant encore et encore lui laissant, chaque fois, cette peur désagréable lui rongeant le sang et l’estomac.

“Alfred? Il y a quelqu’un?”

Le majordome se leva subitement et se dirigea vers le couloir d'où provenait l’appel à l’aide. Il n’eut pas besoin de voir le visage de celui qui appelait son nom pour savoir que la voix appartenait à maître Timothy, il aurait reconnu la voix du jeune homme au milieu d’une foule tassée et hurlante d’un stade de football. L’enfant était là, debout au milieu de l’épais tapis chinois de soie et de laine bleue, décoré de motifs argentés représentant le vent soufflant au milieu des montagnes traditionnelles chinoises. Seulement, le prix bien trop important de ce tapis à présent taché de sang ne lui traversa pas un instant l’esprit. Il ne pensa qu’au terrible état dans lequel se trouvait le jeune Red Robin et de la douleur qu’il devait ressentir. Il se demanda comment le pauvre enfant avait pu se retrouver dans cet état et sentit son coeur se serrer à la simple idée des violents combats qu’il avait dû traverser.

“Allongez vous sur la grande table, je vais chercher de quoi vous opérer en urgence maître Timothy.”

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Won't You Please, Please Help Me ?Tim Drake/Red Robin & Alfred Pennyworth

La soirée avait été… Mouvementée pour Dick. Bon, il en avait l’habitude, après tout. Depuis qu’il avait pour la première fois enfilé un costume de justicier, il en avait eues des soirées mouvementées. Mais celle-là… Celle-là avait été particulièrement épuisante. Il avait bien besoin d’un peu de repos. Là, il n’avait qu’une envie : rentrer chez lui pour s’étaler dans son lit, et ne se réveiller que très tard le lendemain, bien reposé et prêt à repartir. Peut-être même qu’il passerait se chercher à manger avant, dans un de ces terribles fast-foods ouverts toute la nuit et qui servent de la nourriture toujours plus grasse. Parfait pour se remettre sur pied.

Le problème, c’était qu’il avait atterri assez loin de son appartement. Et même carrément de Blüdhaven. Et à cette heure-ci, il n’y avait plus de bus pour rentrer. Il n’avait pas pris la moto, ce soir-là, mais il aurait peut-être dû au final. Déjà, il n’aurait pas terminé aussi loin de chez lui. Si ça soirée avait été aussi mouvementée, c’est parce qu’il avait arrêté un braquage non loin de chez lui. Quatre hommes masqués et armés avaient décidé d’aller braquer des passants pour leur prendre leurs portefeuilles et leurs bijoux. En soi, quelque chose de classique niveau crime, il en avait arrêté des tas de groupes comme ça, il avait même arrêté de compter. Mais deux des hommes avaient réussi à lui échapper pour s’enfuir… En voiture. Et bien sûr, ils avaient le butin sur eux. Il avait commencé par suivre la voiture depuis les toits, mais elle le distançait de plus en plus, et de plus en plus vite. Le pire dans tout ça, c’est qu’il aurait pu tous les arrêter d’un coup… Mais bon, il y avait des jours avec, et des jours sans.

Il avait dû tenter le tout pour le tout, alors que la voiture quittait Blüdhaven pour s’engager vers Gotham. Heureusement qu’il avait pas mal de gadgets : un petit grappin et le tour était joué, le voilà qui s’élançait vers la voiture. Aussi facilement qu’on saute à pieds joints, il avait atterri sur le toit de la voiture en mouvement. Pour ne pas perdre l’équilibre, il s’était alors couché sur le ventre et s’était accroché au toit de la voiture. Ça demandait pas mal de force dans les bras et dans le haut du corps, mais il en avait. Maintenant, la partie la plus compliqué. D’une main, il lâcha la voiture, concentrant sa force dans son autre bras, et avait saisi une de ses matraques accrochée à sa ceinture. Avec, il brisa la vitre passager. Le criminel avait tenté de se défendre et sortant un pistolet, mais il ne fut pas assez rapide, Dick le désarma en un coup de matraque. Matraque qu’il glissa dans l’habitacle, et qu’il coinça pour s’en servir comme levier. Ainsi, il put ouvrir la portière et sortir le passager de la voiture. Et de un.

Il se glissa ensuite d’un mouvement souple dans le véhicule en marche. Le conducteur avait l’air paniqué et tenta à son tour de sortir une arme à feu. Dick le frappa à la poitrine, puis glissa son pied vers la pédale de frein. Il attrapa ensuite la tête du criminel et assomma l’homme en la cognant contre le volant. La voiture mit quelques instants à s’immobiliser totalement, mais finit par s’arrêter. Il ne lui restait plus qu’à trouver le butin que les deux hommes avaient emmené avec eux… Ah, sur la banquette arrière : un sac à main, une montre et un portefeuille. Parfait. Il ne lui restait plus qu’à contacter la police pour qu’ils viennent chercher les deux criminels et récupérer ce qu’ils avaient volé, pour tout rendre aux propriétaires.

La police était arrivée assez vite, et Dick avait pu repartir. Une fois l’adrénaline redescendue, il s’était rendu compte qu’il commençait à être fatigué. Il en avait peut-être un peu trop fait pour un simple vol à l’arrachée, mais bon. L’histoire aurait pu bien plus mal finir, au final. Il ne lui restait plus qu’à trouver comment rentrer, maintenant… Et trouver à manger aussi, il mourrait de faim. Une idée lui traversa soudain la tête. Vu là où il se trouvait, le manoir Wayne était plus proche que son appartement. Il pouvait toujours aller passer la nuit là-bas. Même si cela faisait un moment qu’il n’y vivait plus, il y avait encore sa chambre, et son lit devait être parfaitement fait, avec des draps tout propres… Il s’y voyait déjà.

Quelques moments plus tard, il y était. Mais vue l’heure, il n’était pas sûr que quelqu’un soit là pour lui ouvrir, et il n’avait pas envie de réveiller Alfred en plein milieu de la nuit, le majordome aussi avait besoin de repos. Dick entreprit donc d’escalader la façade, jusqu’à la fenêtre de sa chambre. Il l’avait fait tellement de fois, plus jeune, qu’il avait une impression de déjà-vu. Ouvrir la fenêtre ne fut pas un souci, et en moins de temps qu’il ne lui fallait pour escalader le mur, il était dans sa chambre. La pièce avait toujours cette même odeur de meuble ancien en bois et de draps fraîchement lavés. Un réel plaisir pour les narines.

Avant de se coucher, il allait devoir se faufiler dans la cuisine. A pas feutrés, il descendit les grands escaliers du manoir, et alors qu’il allait se faufiler vers la cuisine, des voix attirèrent son attention. Il reconnut facilement la voix de Tim et celle d’Alfred, en provenance du couloir. Et vu le ton inquiet du majordome, ça ne sentait pas bon. Il se dirigea donc vers les deux hommes. Tim avait l’air blessé, et plutôt sérieusement. Alfred allait avoir besoin d’aide pour s’occuper du jeune homme. Ni une, ni deux, Dick sortit de sa cachette pour aller aider son frère.

« Merde, qu’est-ce que t’as fait pour finir dans cet état ? Salut Alfred, désolé je suis rentré sans te demander, je t’expliquerais après. Je crois que Tim va avoir besoin d’une bonne dose d’antidouleurs… »

Oubliant toute la fatigue accumulée par sa soirée, Dick porta Tim pour l’allonger sur la table et commença à lui retirer son costume, pour voir où il était blessé.

Won't you please, please help me?

ALFRED PENNYWORTH
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RED ROBIN/TIM DRAKE

Être justicier, c’était accepté d’être blessée quotidiennement, quasiment à chaque sortie. Même si les combinaisons en kevlar et autres réduisait les conséquences d’une nuit agité, Drake rentrait souvent avec quelques ecchymoses ici et là, rien de bien méchant. Les coups de couteaux faisaient aussi parti du jeu, les armes blanches étaient aussi monnaie courante à Gotham, presque autant que les armes à feu l’était dans l’ensemble de l’Amérique, d’ailleurs. Ainsi, c’était pour cela que Timothy avait appris plusieurs technique de guérison, les premiers secours et tout ce qui allait avec. Se battre, c’était indispensable pour être un très bon justicier, mais savoir protéger les autres, les guérir mais aussi se protéger et se guérir faisait partie de l’ensemble. Oui, Timothy, savait se battre, Timothy était préparer physiquement à se combattre contre des badauds armés. Oui, il savait protéger les autres. Mais Red Robin n’était qu’un humain qu’on pouvait blesser. Oui, devenir justicier c’était accepté d’être blessée, de n’importe quelle façon, de n’importe quelle manière.

Mais bon sang. On ne s’habituait pas vraiment à la douleur.
Enfin, peut-être que si, peut-être que Batman n’avait plus mal à force de se battre, à force de se faire recoudre plusieurs fois par Alfred. Peut-être que pour Jason, un coup de couteau n’était pas grand-chose par rapport à la mort.
Mais pour Tim, la douleur était bien trop importante en ce moment même. La douleur lui avait fait une fleur, elle avait décidé de ne pas être violente lorsqu’il courait jusqu’au manoir. Mais, c’est lorsque le visage d’Alfred fût éclairé grâce à la lumière de la lune, que la douleur donna le meilleur d’elle-même, décidant de brûle le jeune Robin et de lui arracher un gémissement de douleur. Le majordome avait rejoins ce grand couloir à une vitesse incroyable. Incroyable pour quelqu'un qui venait de se faire couper au milieu d’un rêve, au milieu d’une bonne nuit de sommeil reposante, après une journée de labeur au manoir. Tim baissa la tête en soupirant, s’en voulant énormément de déranger l’Anglais au beau milieu de la nuit.

« Pardon Alfred… je suis blessé… Désolé »

Il ne pouvait s’empêcher de s’excuser, pensant avant tout au bien être d’Alfred avant le sien. Il regarda le sang tâcher peu à peu le tapis. Il secoua la tête et se mordit la lèvre, s’en voulant énormément. Demain, c’est le majordome de la famille qui devrait nettoyer ses bêtises avec efficacité et sans ronchonner pour que le tapis ait l’air neuf. Il était au moins content que Bruce soit de sortie. Il ne voulait pas subir les remontrances de son père d’adoption ce soir. Il ne voulait pas attendre pour la cinquantième fois, qu’il devait faire attention, qu’il avait été trop distrait… L’inquiétude d’un père ne s’exprimait pas forcément bien, Tim le savait. Mais il n’avait pas besoin de cela. Il voulait qu’on le laisse, digérer ce qui s’était passé ce soir, même si, dans l’ensemble, la missions avait été un succès, puisque la jeune fille était libre et les malfrats livrer aux autorités compétences.

L’ex rouge gorge était aussi content qu'aucun de ses frères ne soit au manoir ce soir. Aucun ne viendrait l’embêter, le taquiner ou même se moquer de lui. Même si, le seul qui pourrait se moquer de lui, c’était Damian. Quel casse pied. Vraiment.

Tim hocha la tête, s’apprêtant à s’allonger sur la grand table. Mais une voix familière surgit de nulle part, faisant sursauter le jeune brun. Dick… Dick ? Mais depuis quand Dick était au manoir ? Peu importe. Il se laissa porter par son grand-frère. Grimaça un peu lorsqu’il commença à l’aider à retirer sa tenue, c’était un peu bizarre, mais soit. Tim regarda les lumières du lustres. Attendant que la première piqûre de Morphine fasse effet et que cette douleur disparaisse.

« Heureusement que c’est toi, Alfred qui est là et pas Bruce. Heureusement que c’est toi Dick et pas Damian. Il est trop chiant. »

Il y a les plaies et les blessures Alfred Pennyworth & Bruce Wayne

“ Pardon Alfred… je suis blessé… Désolé “
“N’allez pas gâcher vos forces en parole maître Timothy.”

Alfred Pennyworth répondit avec le plus d’assurance qu’il put, mais il ne parvint pas à complètement masquer l’inquiétude qu’il ressentait. Le jeune Red Robin était resté debout au milieu du couloir, le sang continuant de couler de sa plaie et le long de son costume pour former d’épaisse taches rouges sur le tapis, et une certaine inquiétude se lisait sur son visage. Le pauvre enfant avait subi bien d’autres blessures au cours de sa vie, à la fois physique et mentale, laissant des cicatrices sur son corps et sa mémoire. Certains auraient pu penser qu’à force, Timothy Drake serait assez endurci pour tout supporter cependant, le majordome savait très bien que malgré les armures et les masques que portaient les membres de sa famille, ils restaient malgré tout des êtres humains. Bien qu’ils semblent parfois rêver ou penser le contraire, Batman et chacun des robins ayant été à ses côtés n’avaient jamais été plus que des hommes. Le retour à la réalité étaient souvent violent, voire même fatale pour certains et chaque fois Alfred Pennyworth avait dû être là pour que le manoir ne s’écroule pas. S’il n’aimait pas dire cela, le majordome était presque heureux qu’il ne s’agisse que d’une balle ce soir. Il ne voulait juste pas revivre ce jour où l’un des robin n’était pas revenu.

“ Merde, qu’est-ce que t’as fait pour finir dans cet état ? Salut Alfred, désolé je suis rentré sans te demander, je t’expliquerais après. Je crois que Tim va avoir besoin d’une bonne dose d’antidouleurs… ”

Alfred Pennyworth reconnut immédiatement la voix du jeune maître Richard. Absorbé par ses pensées, le majordome ne l’avait pas entendu s’approcher et à présent le jeune homme les avait rejoint dans le couloir. Le vieil homme ne fut pas étonné de cette arrivée soudaine, il connaissait la proportion de son aîné à rentrer au manoir par la fenêtre en pleins milieu de la nuit pour dévaliser le frigidaire, profiter d’une bonne nuit de sommeil avant de repartir au matin après une bonne assiette de pancake. Alfred ne pouvait pas dire qu’il approuvait complètement ce comportement, maitre Richard était un homme dans la vingtaine et son incapacité à s’occuper de sa propre personne devenait sujet de préoccupation. Cependant le majordome continuait d’encourager ce comportement en préparant toujours le lit du jeune homme, en lui préparant des petits plats à réchauffer de côté et en lui cuisinant son petit-déjeuner préféré. Il ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher, trop ravi à chaque fois de voir maître Richard lui rendre visite au manoir. Seulement, quel fruit ajouter au pancake du jeune homme n’était à ce moment pas la priorité du majordome. Laissant maître Richard aider maitre Timothy à s’allonger sur la table et à enlever son armure, Alfred Pennyworth se saisit d’une des trousses d’urgences médicales qui avaient été installé au quatre coin du manoir et remercia mentalement la paranoïa de maître Bruce. Celle ci avait parfois du bon.

“ Heureusement que c’est toi, Alfred qui est là et pas Bruce. Heureusement que c’est toi Dick et pas Damian. Il est trop chiant. ”

Le majordome ne releva pas la marque d’animosité de maître Timothy envers son plus jeune frère. Maître Damian était un enfant à bon fond mais au caractère difficile. La cohabitation au manoir n’était pas toujours des plus amicale, envenimé encore par la rivalité que vouait le plus jeune de la fratrie pour celui qu’il considérait comme inapte au rôle de robin. Parfois, Alfred Pennyworth se demandait si un jour les deux arriveraient à s’entendre. Seulement ce qui attristait encore plus le vieil homme était l’inquiétude qu’avait exprimé le jeune red robin à l’idée de croiser maître Bruce au manoir. Malheureusement, il le comprenait. Maître Bruce n’était pas une mauvaise personne et son inquiétude pour ses fils adoptifs était toujours profonde et véritable mais sa manière de l'exprimer n’était pas toujours des plus sympathique pour les jeunes garçons. Des gants au main, Alfred Pennyworth commença à nettoyer les alentours de la blessure. La balle ne s’était pas plonger très profondément dans l’épaule et si la blessure demanderait un certains temps de repos et de rééducation, maître Timothy garderait toutes ses capacitées. Le nerf trouvé, le majordome put enfin faire une piqûre de morphine et sentit Red Robin se détendre. Souvent, le vieil homme s’en voulait. Après tout, maître Thomas et madame Martha lui avaient confié la tâche d’élever leur fils et à le voir aujourd’hui, il avait souvent l’impression d’avoir échoué à cette tâche. Bien sûr, son combat était beau et juste seulement, pouvait-on considérer sauter de toit en toit habillé en chauve-sourie comme la marque d’une personne saine. Et les robins… Oh, ce n’était pas tant le fait de recueillir autant d’orphelin qui le dérangeait. Il les adorait tout comme ses propres petits-enfants. Seulement, les savoir si jeune et combattant déjà le crime lui crevait le coeur. Voilà les résultats, ils revenaient blessé, en sang… Alfred Pennyworth tendit la main.

“Maître Dick, pince.”

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Won't You Please, Please Help Me ?Tim Drake/Red Robin & Alfred Pennyworth

Dick ne put s’empêcher de pouffer en entendant la remarque de Tim sur leur père et leur plus jeune frère. Il était vrai que Damian pouvait être particulièrement insupportable quand il le voulait, et même si Dick essayait le plus possible de voir le bon dans chaque personne, avec Damian, c’était un véritable challenge. Quant à Bruce, on le ne définissait pas par son tact. Au final, et sans vouloir se vanter, Dick était plutôt d’accord avec son frère. Dans tous les cas, Tim était entre de bien meilleures mains avec Alfred et Dick.

La blessure du jeune justicier était nette, et à première vue, n’avait rien touché de vital, ce qui décrocha un soupir de soulagement à Dick. Quelques points de suture, et si tout allait bien, il serait sur pied en moins de deux. C’était malheureusement les risques du métier… Mais Dick ressentait tout de même une pointe d’appréhension, tout au fond de lui. Et si la balle avait plus de dégât qu’elle ne le laissait voir ? Et si Tim était sérieusement blessé ? Et si… Non, il ne préférait pas y penser. Il chassa toutes ses mauvaises pensées, ça ne serait que s’inquiéter inutilement. Il fallait qu’il se concentre, pour aider Alfred le mieux possible.

Tim se détendit très visiblement, comme si chaque muscle de son corps avait été tendu afin de pouvoir contenir la douleur le plus longtemps possible. S’il y avait une chose qu’on pouvait accorder à Red Robin, c’était qu’il était quand même très endurant, et qu’il ne se laissait jamais facilement abattre par la douleur. Et c’était quelque chose que Dick admirait vraiment chez son jeune frère, cette capacité à continuer malgré les blessures. Il était quand même revenu seul jusqu’au manoir avec une balle dans le corps, et ne s’était effondré qu’une fois en sécurité et à l’abri. Même si Dick faisait ce métier depuis plus longtemps que Tim, il n’était pas tout à fait sûr qu’il ne se serait pas effondré plus tôt.

A la demande d’Alfred, il lui tendit une pince, et observa le majordome s’occuper de la blessure de Tim avec des doigts experts. Malgré son âge, qu’il n’avait d’ailleurs jamais divulgué, de ce que Dick en savait, ses mains ne tremblaient aucunement, et il opérait le jeune homme de façon précise. Dick trouvait cela impressionnant, cette précision inégalable. Un chirurgien expérimenté n’aurait probablement pas fait mieux que ça. Avec la dose de morphine que le majordome avait injectée au jeune justicier, Tim ne devait pas ressentir grand-chose, et c’était tant mieux. Si on ne lui avait jamais retiré de balle à vif, Dick avait déjà eu l’occasion de se faire soigner sans anesthésie, et il n’en gardait pas forcément un très bon souvenir. Il était plutôt résistant à la douleur, en général, mais il y avait quelque chose concernant une aiguille et du fil qui vous traversent le corps lentement qui faisait bizarrement plus mal qu’un nez cassé ou qu’un mauvais coup dans les côtes.

Justement, en parlant de fil et d’aiguille. Avant même qu’Alfred ne le lui demande, Dick sortit de la trousse de quoi recoudre son frère, ainsi que des compresses et du sparadrap pour pouvoir lui faire un pansement digne de ce nom et pour que le majordome ait tout à disposition quand il en aurait besoin. Pour l’instant, l’opération improvisée se passait bien, et de toute façon, Tim avait l’air d’être beaucoup trop dans les vapes pour se rendre compte de quoi que ce soit. Ah, les effets de la morphine… Dick se demandait à quoi Tim pouvait bien rêver à ce moment précis. Il espérait pour lui que c’était quand même quelque chose de plutôt agréable…

En attendant, ils avaient tous les trois mis une sacré pagaille. Il y avait des tâches de sang un peu partout, sur le tapis, sur le sol et sur la table. Alfred allait avoir besoin d’aide pour nettoyer tout ça, et quitte à passer la nuit ici, Dick l’aiderait, c’était la moindre des choses. Le majordome aussi avait besoin de repos, et plus vite ils auraient nettoyé la pièce, plus vite ils pourraient aller se coucher. Une bonne nuit de sommeil, ça faisait envie à Dick, mais ce n’était pas encore le moment de penser à ça. Le jeune homme se tourna vers le majordome. Même s'il avait chassée son inquiétude, il n'avait pas pu l'empêcher de revenir

« Il va bien s’en sortir, rassure moi… »

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ALFRED PENNYWORTH
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RED ROBIN/TIM DRAKE

La piqûre de morphine commençait à agir sur Tim, il sentait la douleur peu à peu s’estomper et il laissa un sourire de soulagement se dessiner sur son visage. C’était la partie le plus agréable avec la morphine, sentir tout son corps se reposer, il comprenait pourquoi, il était facile pour certains de devenir accro et de consommer ce « médicament » comme une drogue. Pourtant, c’était contre-productif puisque qu’à terme la morphine provoquait de l’hypersensibilité à la douleur… Enfin dieu merci, Tim n’était accro à aucune substance. Quoi que…. Est-ce que le café c’était une drogue ? Le plus jeune tourna la tête vers Grayson, un sourire béat aux lèvres.

« Dick. Est-ce que je suis un drogué au café? »

Question stupide. Hors rapport avec les évènements du soir, alors qu’Alfred à l’aide d’une pince cherchait à retirer la balle de son épaule. Mais il avait posé cette question purement et simplement car il voulait que son frère cesse de s’inquiéter pour lui. Il allait bien. Il était entre de bonnes mains. La morphine ne donnait que très rarement des hallucinations, il fallait utiliser régulièrement ce puissant antalgique pour que cet effet nocif agisse. Pour Tim, bien qu’il revienne souvent blessé et couvert de bleus, l’usage de la morphine était occasionnel, donc, les seuls effets secondaires qui agissaient sur son corps c’était probablement la contraction de ses pupilles et la somnolence… Il comprenait pourquoi ce médicament portait le nom du dieu grec Morphée, dieu grec du sommeil et des rêves.

Ses yeux commençaient à se fermer tous seuls. Le justicier ne pouvait lutter, il aurait essayé pourtant, s’il se savait en danger, entre les mains de quelqu’un d’inconnu, quelqu’un avec moins de calme que le vieux majordome. Il se savait sous la surveillance de son grand-frère. Il se savait en bonne compagnie et pouvait se laisser emporter, par les bras de Morphée. Il rit, légèrement, c’était drôle comme usage d’expression pour cette situation. Il savait qu’il se réveillerait en bonne santé. Il ne risquait pas la septicémie, même avec une opération sauvage sur une table de salon non aseptisée. Il aurait un beau pansement, peut-être le bras dans une écharpe. Peut-être devrait-il mettre en pause ses activités de justicier pour un temps… Quoi qu’il en soit. Il était en sécurité et pouvait s’accorder un peu de répit, il n’était pas en alerte et tous ses muscles qui se relâchaient l’invitaient à rêver et laisser Alfred et Dick seuls. Il entendait son frère s’inquiéter. Mais vraiment, il n’y avait pas besoin. Il allait bien. Timothy était juste encore un peu stressé d’avoir dérangé le majordome au beau milieu de la nuit. Il méritait de se reposer. Il n’avait pas une vie facile. Il devait gérer Bruce et Batman, toujours rester fidèle au poste en gardant le manoir propre et accueillant. Il devait s’occuper des enfants adoptifs de son maître Bruce, essayer de les garder en vie. Essayer de les faire manger autre chose qu’un bol de céréales bourré d’additifs et de sucre. Essayer de les faire dormir plus de huit heures par nuit lorsqu’ils se trouvaient au manoir. Il devait honorer la promesse qu’il avait faite aux parents de Monsieur Wayne. Alfred était quelqu’un de formidable. Alfred était un véritable cadeau. Tim le savait, Dick le savait, l’intégralité des enfants Wayne le savait et pourtant, ils ne le montraient pas assez au vieil homme.

Les paupières de Red Robin ne luttaient plus, il était plongé dans ses songes. Il faisait nuit, très sombre. Il pouvait reconnaître Gotham. Il se tenait debout, à côté du bat-signal. Gordon devant lui. Il fronçait les sourcils et pencha sa tête pour regarder ses mains… Il regardait ses pieds et… Il était Batman ? Non ! Tim s’éloigna en courant de Gordon, il ne voulait pas. Il ne voulait pas porter cette responsabilité. Gotham avait besoin de Batman. Mais est-ce que Tim avait les épaules pour ? Est-ce qu’il était assez prêt, assez entraîné ? N’était-ce pas Dick le digne héritier ? Mais finalement est-ce que les ex-Robins n’étaient pas tous valable pour porter le costume ? Il avait tous été entraînés pour devenir des justicier hors-pair, il avait côtoyé Bruce pendant des années. Ils étaient tous égaux, mais tous différents. Il n’y avait pas un bon Batman, ni un bon Robin contrairement à ce que le pensait Damian… Il leva la tête vers la lune.

« Je n’en suis pas capable. Pas encore. »

Red Robin savait ce que le costume de Batman avait fait sur Bruce, il ne voulait pas ça pour lui-même. Bien sûr qu’il voulait agir pour Gotham et il savait qu’un jour, Bruce serait trop vieux pour porter le costume et que quelqu’un devrait reprendre le flambeau de leur père. Mais le plus tard serait le mieux. Il ne voulait pas sombrer dans la paranoïa comme son père adoptif, il ne voulait pas se renfermer, plus qu’il ne le faisait déjà assez. Non, Tim voulait encore un peu de temps avant de devoir porter une si haute responsabilité… Finalement, peut-être qu’un jour, la ville du vice qu’était Gotham, n’aurait plus besoin de la chauve-souris et de ses rouges gorges ?

C’était un rêve. Rien n’allait dans ce rêve. Il était temps que le troisième Robin se réveille. La morphine l’avait poussé à faire un rêve bien étrange. Il posa le masque de Batman.

Drake ouvrit les yeux doucement, la lumière du plafonnier dansait et elle était bien trop vive pour lui. Il plissa les yeux, en se redressant doucement, toussant légèrement. Son bras était pansé, le sang ne coulait plus. Dick et Alfred rangeait les outils.

« Je suis désolée de vous avoir dérangé. Et de vous avoir inquiété, la prochaine fois, je gérerais ça seul... »

Il y a les plaies et les blessures Alfred Pennyworth & Bruce Wayne

Soigner. Maître Bruce avait été le premier à obtenir des soins de la part de la main experte du majordome. Il ne pouvait oublier l’enfant plutôt fragile et timide qu’était alors l’homme que tous les criminels de la ville finiraient par craindre sous le nom de Batman. Le vieil homme se voyait encore désinfecter les genoux écorchés de l’enfant assis sur le plan de travail de la cuisine, tentant tant bien que mal de retenir ses larmes pour être un grand garçon mais ses dernières continuant de rouler le long de ses joues. Il avait toujours pleuré en silence, même avant le drame, comme une sorte de profonde gravité qui s’était bien sûr aggravée après la mort de ses parents. Bien des années plus tard, les blessures s'étaient aggravées et l’homme avait appris à retenir ses larmes cependant c’était toujours à Alfred que revenait la tâche de panser les plaies et soigner les maladies.

Prendre soin de soi. Des enfants de ce manoir, trop souvent entraînés dans des activités que le majordome voyait d’un mauvais œil. Oh, il comprenait l’intérêt de Batman et de robin pour Gotham et bien sûr il était fière du travail accompli par l’homme qu’il avait élevé et tous les enfants ayant suivi dans ce manoir seulement, il ne pouvait souvent pas s’empêcher de vouloir que ce travail soit fait par un autre. Qu’il ne soit pas celui devant recoudre un jeune homme qui devrait plutôt dormir pour être en forme pour un examen le lendemain. Enfin.. Il secoua la tête à la demande de maître Timothy sans toutefois la démentir, supposant qu’il n’y avait que peu d'intérêt à avoir un débat ce soir alors que ce dernier était sous l’effet de la morphine et sur le point de s’endormir. Voilà qui était la bonne nouvelle du soir, les pupilles s'alourdissent toujours un peu plus, maître Timothy semblait sur le point de profiter de sa première vraie nuit depuis un bon moment déjà. Si la chance restait de son côté, le majordome arriverait peut-être même à faire rester le jeune homme et son frère aîné pour un véritable petit-déjeuner complet et équilibré le lendemain. Enfin, il ne fallait pas non plus se faire trop d’espoirs. Maître Timothy eut un rire léger alors que Alfred Pennyworth glissa l’aiguille sous sa peau, la main assurée. Quoi que puissent en penser la majorité des personnes connaissant leur famille ça n’avait jamais été ni maitre Jason ni maître Damian qui lui avait donné des cheveux blanc à prendre soin mais bien maitre Timothy, le calme et assidu Timothy. Cet enfant était tout simplement capable de rester plusieurs jours de suite enfermé dans la batcave à faire des recherches sur une enquête en se sustentant uniquement de caféine. Sûrement était-ce ainsi qu’il avait découvert l’identité secrète de maître Bruce d’ailleurs. En cela, les deux se ressemblaient beaucoup. Combien de fois le vieux majordome avait-il trouvé l’un ou l’autre tombe de sommeil dans un fauteuil ou autre situation encore plus inconfortable et dû les couvrir d’une couverture pour qu’il ne prenne pas froid. Le majordome s’arrêta, observa son travail, puis attrapa le sparadrap que venait de lui tendre maître Richard pour faire un pansement à son jeune frère.

« Il va bien s’en sortir, rassure moi… »
« Ne vous inquiétez pas maître Richard, il a vu pire. Ce sera pour lui l’occasion d’avoir une véritable nuit de sommeil. Allez-vous reposer vous aussi, votre chambre a été faite il n’y a pas longtemps »

Etre à l'épaule réconfortante. Pour ces enfants et ces grands enfants qui n’avaient souvent pas eu de parent dans leur vie pour tenir ce rôle de bras dans lequel pleurer. Maître Richard, le premier garçon à passer l’entrée du manoir et à ensuite prendre le rôle de Robin avait souvent calmé ses angoisses nocturnes, ses cauchemars de la mort de ses parents, dans les bras toujours patient et aimant du majordome. Aujourd’hui, il avait grandi pour devenir un magnifique jeune homme dont Alfred Pennyworth ne pouvait qu’être fier. Il y avait toujours chez lui une grande gentillesse, une inquiétude pour les autres. Oh, il savait que le jeune homme viendrait forcément proposer son aide pour nettoyer la table mais le majordome ne comptait pas le laisser faire, oh non il ralerait jusqu’à ce maître Richard soit couché puis il offrirait une couverture à maître Timothy et glisserait un oreiller sur sa tête avant de se mettre au travail et tout nettoyer avant le retour de maître Bruce. Oh, ce dernier finira sûrement par découvrir les événements de la soirée seulement Alfred Pennyworth voulait espérer que ce ne soit pas le cas, que le jeune garçon n’ait pas à subir de reproche de la part de son mentor. Maître Bruce était toujours bien intentionné dans son inquiétude mais jamais très adroit dans sa manière de l’exprimer. Le travail finit, Alfred s’endormit dans le canapé pour ne pas quitter le blessé et put profiter de quelques heures de sommeil avant que se dernier ne se réveille.

« Je suis désolé de vous avoir dérangé. Et de vous avoir inquiété, la prochaine fois, je gérerais ça seul...»
«Maître Timothy, il faudra un jour m’expliquer le fonctionnement de vos talents de détective. Vous êtes capable de découvrir l’identité secrète mais pas de voir que vous ne me dérangez jamais. Je serais toujours là pour vous aider et soigner vos blessures, pas parce que je suis payé, que je suis le majordome de maître Bruce mais parce que je tiens à vous, à vos frères… Vous m’entendez? Maintenant retournez vous coucher je vais préparer un petit-déjeuner, vous allez me faire le plaisir de rester n’est-ce pas?»

Code by Swarley

Won't You Please, Please Help Me ?Tim Drake/Red Robin & Alfred Pennyworth

Bien évidemment, Dick ne monta pas dans sa chambre comme Alfred le lui avait dit de faire. Non, il était trop inquiet pour Tim et n’arriverait pas à fermer l’œil tant que son frère n’ouvrirait pas les siens. Alfred pouvait râler autant qu’il le voulait, Dick avait l’habitude maintenant, et le laissa ronchonner comme un vieux papy bougon, tout en l’aidant à nettoyer le bazar qu’ils avaient mis. C’était la moindre des choses, Dick n’allait pas non plus le laisser tout faire. Déjà que pendant tout le temps où il avait vécu au manoir, Alfred avait fait beaucoup de choses pour lui…Dick lui en serait éternellement reconnaissant.

Une fois le rangement terminé, Dick se posa dans un fauteuil pour surveiller Tim avec Alfred. Très vite, le majordome s’endormit, mais malgré la fatigue, Dick veilla. Il sentait ses paupières s’alourdir sous le poids de tout ce qu’il avait fait durant la nuit. Et dire qu’il n’avait toujours rien avalé… Il entendit son ventre s’en plaindre. Bon, il pouvait bien s’éclipser cinq minutes pour aller se servir dans la cuisine, personne ne lui dirait rien. Tim et Alfred dormaient à poings fermés.

La cuisine du manoir Wayne avait quelque chose de réconfortant pour Dick. C’était un endroit où il passait énormément de temps quand il était petit. Plus que sa chambre, plus que les innombrables salons aux canapés hors de prix, c’était pour Dick l’endroit le plus chaleureux du manoir. Il y avait quelque chose, il ne savait pas vraiment si c’était la chaleur des fours, l’odeur des bons petits plats d’Alfred, ou juste l’abondance de nourriture qui le rassurait. Plus d’une fois, Alfred l’avait retrouvé en train de faire ses devoirs dans la cuisine au lieu d’être à son bureau. Quand Dick pensait à la maison, il s’imaginait deux choses : le cirque Haly et cette cuisine.

Quelques instants plus tard, il remonta avec son encas : un simple sandwich au poulet. Même si c’était léger, c’était beaucoup plus sain que ce qu’il mangeait d’habitude en rentrant de patrouille, des plats qui ressemblaient plus à des bombes de gras qu’à de la nourriture. Heureusement pour lui qu’il avait un bon métabolisme. Il se laissa à nouveau tomber dans son fauteuil. Il régnait dans le manoir un calme tel que Dick se sentait coupable de faire le moindre bruit. Il jeta un rapide coup d’œil à Tim, qui dormait encore. Malgré la morphine que lui avait injectée Alfred, il n’avait pas l’air paisible, quelque chose semblait le troubler. Ce n’était pas vraiment de la douleur que Dick lisait sur son visage, plutôt de l’inquiétude. Etrange… A quoi pouvait-il bien rêver ?

Dick ne s’était pas rendu compte qu’il s’était endormi à son tour. Ce fut le bruit d’Alfred qui rangeait les derniers outils qui le tira de son sommeil, alors que Tim émergeait lui aussi. Dick se leva pour terminer d’aider Alfred, en attendant que Tim reprenne totalement ses esprits. Et bien évidemment, la première réaction du plus jeune des deux frères fut de s’excuser. Avant même que Dick ne puisse dire quoi que ce soit, Alfred mit les points sur les I de façon plutôt claire. Dick ne put s’empêcher de sourire. Qu’est-ce qu’ils feraient tous sans Alfred ?

« Bon allez Tim, c’est l’heure de dormir. Vite avant qu’Alfred ne nous fasse une attaque ! »

Sur ces mots, il aida son frère à se relever et avant de l’accompagner à l’étage, il se retourna une dernière fois vers Alfred, un sourire aux lèvres.

« Je pense que le petit-déjeuner peut attendre un peu, on a tous besoin de repos. Même le majordome de cette maison. »

» Le majordome et le chat [Pv : Alfred Pennyworth]
» Mission : Le carnet d'un pourri - Dick Grayson