Mission : Le carnet d'un pourri - Dick Grayson

Jusque-là, Dick avait eu une soirée plutôt banale. Rien de particulier à signaler, même si la soirée n’avaient pas particulièrement été calme non plus.

Tout d’abord, sur les coups de dix-huit heures, il avait entendu des cris au pied de son immeuble. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, il avait enfilé son costume et était sorti par la fenêtre. Il était arrivé juste à temps pour empêcher un adolescent, qui avait l’air d’avoir à peine quinze ans, de voler le sac d’une grand-mère. Enfin, en voyant l’arme à feu que transportait la vieille dame dans son vieux sac en cuir lorsqu’il le lui avait rendu, il ne savait pas vraiment lequel des deux il avait vraiment sauvé… Enfin, le jeune avait pris ses jambes à son cou en le voyant arriver, et la vieille dame l’avait chaudement remercié.

Un peu plus tard, aux alentours de vingt heures, il s’était interposé dans un règlement de comptes, qui s’annonçait assez sanglant. Deux bandes rivales s’étaient retrouvées sur un terrain vague, entre deux immeubles en construction. Chaque membre de chaque groupe était armé d’au moins une batte de base-ball. Certains avaient des armes blanches, et Dick avait vu, de là où il était perché, des armes à feu briller aux ceintures de ceux qu’il soupçonnait d’être les chefs. L’assaut avait été donné, et c’est à ce moment-là que Dick avait sauté dans la mêlée pour essayer de déjouer le conflit. Bien qu’il se soit pris quelques coups, et qu’un des gangsters ait réussi à lui faire une entaille à la joue, il avait fini par « régler » le conflit : autrement dit, ils dormaient tous profondément quand la police était arrivée, et Dick était déjà bien loin du terrain vague. Le temps de se coller un pansement sur la joue, et il était reparti.

Un peu plus tard dans la soirée, il avait voulu s’arrêter à son épicerie de quartier préférée, un endroit où personne ne lui posait jamais de question lorsqu’il venait en costume, le visage couvert d’ecchymoses, ou en boitant. Il avait un petit creux, mais il n’y a pas vraiment de repos pour les justiciers. A peine avait-il tourné dans la rue qu’il avait remarqué qu’un jeune garçon se faisait agresser. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour faire fuir ses agresseurs, et pour remettre le jeune garçon sur pieds. Il l’avait ensuite raccompagné dans un endroit plus sûr. Et c’était à ce moment-là que Bruce l’avait contacté via radio. Une enquête sur les ripoux du GCPD ? C’était quelque chose de vraiment intéressant, ça.

« D’accord, j’arrive au plus vite. »

Une fois l’adresse affichée sur son téléphone, il avait sauté sur sa moto pour rejoindre Gotham City. Trouver l’immeuble n’avait pas été si compliqué que ça. Rentrer dans l’immeuble non plus. C’était souvent le cas, avec les immeubles les plus anciens de Gotham : les portes d’entrées ne se verrouillaient plus depuis bien longtemps, et tout le monde était bien trop occupé pour regarder qui entrait et qui sortait. Dick vérifia à nouveau l’adresse que Bruce lui avait donnée, et monta à l’étage indiqué. Sans surprise, il ne vit pas Bruce. Son mentor s’était sûrement caché en attendant de savoir si c’était bien Dick qui était présent dans l’appartement. Plutôt que de manquer de discrétion, il lui envoya un message pour signaler sa présence. En attendant que Bruce ne se montre, Dick pensa à toutes les questions qu’il avait à lui poser sur cette fameuse piste que Gordon lui avait donné. De quoi est-ce qu’ils partaient, et qu’est-ce qu’ils cherchaient exactement dans cet appartement.