Come Drink with me [FT: Oliver Queen]

La technologie américaine était intéressante, très intéressante même aux yeux de Liu. A Gotham encore plus. Le besoin constant de combattre des criminels toujours plus puissants semblaient avoir poussé au développement d’armes et de technologies toujours plus puissantes. Mais la puissance des héros avait forcé les criminels à eux aussi s’équiper, ce qui avait à nouveau poussés les héros à renforcer leurs technologies et armes. Ainsi le cercle continuait à l’infini. Pour Liu, cette ville était donc une véritable mine d’or. Alors aujourd’hui, elle avait prévu une petite ruée shopping. Liu prit une gorgée de thé et s’assit face à son écran. Ses yeux se posèrent sur le groupe de discussion qui tournait à sa gauche, sur l’un des écrans de son ordinateurs.

RedHead28: Il paraît que quelqu’un va s’attaquer à la Queen Enterprise ce soir? Qlq a des infos sur ce qui est volé et si on pourra voir le pactole?
ThanosAss: Ouaip. ElekkRider compte récupérer leur dernier système de cryptage, c’est annoncé avant-hier, faut suivre. -_- Par contre ça reste pour lui donc garde ta tune.
RedHead28: Fait chier. Bon bah merde à lui parce qu’ils sont chaud chez Queen enterprise.
ElekkRider: Pas d’inquiétude. ᕙ༼*◕_◕*༽ᕤ

Si Liu ne tremblait pas, ce n’était pas à cause d’un excès de confiance en elle-même mais, parce qu’elle avait passé assez de temps à préparer son casse pour que rien ne puisse mal se passer. Il n’y avait presque plus qu’à cliquer et laisser l’ordinateur tourner en regardant une série. Elle avait commencé son projet un mois plus tôt, lorsque les premières informations sur ce nouveau système de cryptage étaient remontées à ses oreilles. Liu avait donc cherché un moyen de pénétrer l’entreprise, ce qui pouvait se révéler bien compliqué. Les entreprises étaient toujours plus sécurisé, bloquant la plupart des objets extérieurs comme les clefs USB d’être connectés aux ordinateurs de l’entreprise. Une entreprise de technologie de pointe comme Queen Industries n’échappait pas à cette règle.

D’abord, la jeune hackeuse avait donc dû trouver une cible. Trois personnes dans l’entreprise lui avaient semblées parfaites. Tous avaient accès au secteur innovation de l’entreprise mais travaillaient dans l’administration, risquant donc de se montrer moins prudent. Le premier plan, celui semblant le plus probable de marcher pour Liu, était de menacer un des trois de révéler des photos et vidéos compromettantes de lui et son amante dans des tenues de cuir pas forcément approuvées par la morale. Après des années à bosser pour la mafieuse, la chinoise avait appris que ce genre de menace montrait de très bons résultats. Mais finalement, ce fut son plan numéro deux qui se réalisa.

Armand Richmond, directeur financier du pôle recherche depuis presque dix ans, avait une grande passion pour la musique classique. Après une carrière raté en temps que violoniste, la faute à la morsure d’un chien à la main droite dont il ne s’était jamais complètement remis, il avait dû se retirer de la scène et ne pouvait à présent profiter de musique classique qu’à la place de spectateur. Mais surtout, Armand possédait un casque de musique extrêmement moderne qui ne le quittait presque jamais, assez puissant pour que Liu y installe son logiciel de contrôle à distance. Pour y arriver, ce fut très simple. Elle récupéra le mail de l’homme, y envoya une fausse publicité pour un concert classique et en un simple clic de la victime, son pc était à Liu. Bien sûr, le casque était branché et la jeune femme n’eut qu’à y déposer son logiciel entre deux musiques.

ՇԾՐՐՄρԵȝԺ ՅʅԾԾԺ, à lire corrupted blood. Jolie nom pour un logiciel lui permettant de contrôler complètement un ordinateur à distance. C’est à ce moment là que le coup de chance arriva et que Liu oublia son premier temps. Un matin, une alarme sur son téléphone sonna pour prévenir la hackeuse: Armand venait de brancher son casque sur son ordinateur professionnel. Ni l’homme ni l’entreprise ne s’était douté que des simples casques puissent porter un virus. Il faut dire que cacher un si gros logiciel dans un si petit appareil demandait un certains niveau. Une fois à l’intérieur, il fallait cependant encore un peu de patience. Elle laissa donc l’homme travailler tranquillement, récupérant petit à petit tout ses identifiants et mots de passe.

Mais à présent Liu était prête. Elle fixa la montre à son poignet qui affichait minuit moins le quart. Grâce à un petit jeu de trompe l’oeil, elle avait fait croire à Armand qu’il avait bien éteint son ordinateur. Tard dans la nuit, il n’y aurait personne pour remarquer l’ordinateur encore allumé. Le service de nettoyage passait le matin et le service de sécurité ne se déplacerait pas pour un pc qu’on aurait oublié d’éteindre. Elle prit une dernière gorgée de thé et prit le contrôle de l’ordinateur. Mot de passe après mot de passe, elle se glissa jusqu’au très sécurisé dossier des innovations de Queen Industries.

Le logiciel de cryptage était là. Liu ne put s’empêcher d’y jeter un oeil. Elle cliqua et observa l’écriture verte sur fond noir défiler devant ses yeux. Pour beaucoup, ces mots ne voulaient rien dire mais la jeune femme voyait là une sorte de symphonie moderne qui allait empêcher qui que ce soit de remonter jusqu’à elle pendant un certains moment. Oui , ça valait largement tous les efforts qu’elle venait de fournir.

Liu Nan resta un long moment devant son écran. Peut-être vingt minutes, peut-être quarante. Moins d’une heure sûrement. Assise devant son écran, la notion du temps avait souvent tendance à disparaître. Alors elle n’aurait pas su donner une meilleur valeur que cette dernière, absorbée dans sa contemplation. Assise sur sa chaise de bureau, ses talons ramenés sous ses fesses, la jeune femme lisait encore et encore le code devant elle. Ses épaules se balançaient d’avant en arrière, prise d’une puissante énergie face à la merveille devant ses yeux.

Pour le citoyen normal, tous ses mots, ses slash, ses ordres à un ordinateur, tout cela n’avait aucun sens. Il voyait ce langage comme aussi mystérieux que les hiéroglyphes égyptiens, un langage uniquement descriptible par des geek en t-shirt sale abonnés aux jeux vidéos et aux anime japonais. Pour Liu Nan, le texte blanc se démarquant dans le fond noir de son écran d’ordinateur était une langue d’une beauté qu’elle n’avait jamais trouvé dans la musique, même dans les plus beaux concertots classiques. Ses yeux en comprennaient le sens, la beauté, la finesse. Tout cela, elle le lisait dans les lignes d’un langage étranger, un langage étrange parlé non pas par les hommes, mais par les ordinateurs et ceux qui les utilisent. L’équipe de Queen Industries devait être vraiment composée de gens extrêmement talentueux. Liu Nan devait même avoué qu’ils formaient ensemble une équipe bien meilleure qu’elle en création de logiciel de défense. Pas assez pour résister à son scanneur de vulnérabilité bien sûr mais, tout de même très doué.

Puis soudain, au milieu d’une phrase, la jeune femme se rappela qu’elle avait faim. Elle avait encore oublié de manger. Alors Liu Nan dû se détacher de la beauté devant son écran. Appuyant sur son bureau, elle poussa sa chaise à roulette en arrière, se leva et alla traîner ses jambes jusqu’à la petite cuisine lui servant aussi d’entrée. L’appartement n’était pas très grand, en quittant Hong Kong à la va-vite, la hackeuse n’avait pas eu le temps de récupérer aucun bien ou économie, et sans travail stable à prouver elle n’avait pas pu s’offrir de meilleur appartement. Ce n’était pas trop mal si on ignorait la grosse tache d’humidité dans le salon mais l’idée de revendre le logiciel pour une très large somme lui traversa l’esprit. Elle n’était pas ce genre de hackeuse en général mais, elle n’avait pas d'attachement particulier pour Queen Industries l’en empêchant. Il ne s’agissait que d’une entreprise après tout. La chose restait à réfléchir. La jeune femme sortit de son congelateur deux boules de riz fourrées aux légumes enroulées dans une feuille de banane et mit de l’eau à bouillir. Liu n’était pas une grande cuisinière et puis elle ne voyait pas trop l’utilité. Elle achetait souvent les mêmes repas encore et encore au supermarché chinois au coin de la rue, tant que c’était bon et pas trop compliqué à préparer. Aujourd'hui elle avait choisi quelque chose d’un peu plus long à préparer que ses habituelles nouilles instantanées pour célébrer sa victoire. Elle tira un verre et se versa une large portion de coca zéro.


En attendant que l’eau ne bout, elle ne put s’empêcher d’être heureuse d’avoir attaqué pile au bon moment, avant que le projet ne soit installé sur tous les ordinateurs de l’entreprise. Si le talent de Liu Nan n’était pas ignorable, elle restait malgré tout humaine. Oh elle aurait bien fini par trouver un moyen de passer outre ce nouveau logiciel de défense mais la chose lui aurait sûrement demandé un bon mois de travail supplémentaire pour comprendre le fonctionnement du bouclier et mettre à jour son logiciel d'attaque. Ainsi était le jeu du hacking, , toujours rester au courant des dernières techniques, toujours être le plus rapide, toujours au sommet… Ce genre de milieu avançant à une vitesse, une simple semaine de vacances vous donnait un retard d’un mois. Et la chose était inscrite dans l’esprit de chacun; un hackeur dépassé et un hackeur mort. Pour l’instant, la hackeuse se maintenait parmi les meilleurs mais dans son esprit restait gravé l’idée qu’un jour elle pouvait être dépassée par quelqu’un de plus jeune et plus doué. Complètement disparaitre. Alors Liu Nan retourna à son pc et se connecta au site de hacker ou elle discutait plus tôt avec les autres membres.


ElekkRider: (\/) (°„°) (\/)
RedHead28: What? Je sais pas si je comprends ce que je dois comprendre. Tu l’as où tu l’as pas?
ThanosAss: Il l’a je crois. Genre c’est un signe de victoire
RedHead28: Elekk tu le laisses pour combien? C’est quoi l'intérêt de le garder juste pour toi? Fait tourner un peu.
ElekkRider: Non. A moi. Désolé. ●︿●
RedHead28: Et si je demandes avec un smiley? (ㄒoㄒ)
ElekkRider: Non.

Si Liu Nan rigolait face à cet échange, elle préférait pour l’instant refuser la vente du logiciel pour plusieurs bonnes raisons. Elle appréciait bien Elek pourtant, un bon allié qui ne vivait d’ailleurs pas bien loin, dans la banlieue de Bludhaven, mais pour l’instant elle préférait ne pas transmettre à tous le logiciel et lui faire perdre de la valeur. Qu’elle le garde uniquement pour sa personne et peut-être quelques alliés de confiance, ou bien qu’elle le vende au plus offrant, la jeune femme n’avait pas encore pris sa décision. Mais elle préférait que la chose ne se sache pas trop. Pour l’instant, tout ce qu’elle avait envie de faire était d’étudier le logiciel afin d’en apprendre le plus possible. Préparer de meilleures attaques pour le futur et être capable d’outrepasser des boucliers de ce niveau et même encore supérieur. S’il le fallait, elle comptait même bien y passer sa nuit, quitte à en oublier de dormir. Ce ne serait pas la première fois. Alors elle mit ses boulettes de riz à cuire et son repas près, pris son assiette, son verre et une bouteille de coca cola pour s’installer devant son écran. Elle aurait tout le temps de dormir le lendemain. Il faudrait aussi qu’elle installe le logiciel à son propre ordinateur en adaptant quelques détails. Alors Liu Nan se remit à travailler. Pendant encore une demi-heure, elle glissa ses doigts sur le clavier et autour de la souris pour tout mettre en place.