Le jeu du chat et de la chauve souris (PV Batman)

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

C'était censé être un coup facile... Un petit casse discret. Rien de très folichon, la routine même, Selina avait l’habitude de s’introduire illégalement dans des endroits tous plus luxueux les uns que les autres. Mais Selina aurait dû s'en douter... Après tout, rien ne marche jamais comme sur des roulettes à Gotham City. Et ce soir, la situation était au plus mal.

Quelques jours auparavant

Ses dernières semaines, la vie de Selina avait radicalement changé. La voleuse de bas étage qu’elle était et qu’elle avait toujours été n’était à présent plus. Le nom de Catwoman était désormais sur toutes les lèvres de Gotham City. Enchainant vols sur vols, Selina était désormais la cible numéro une à abattre. Selina savait que le costume de Catwoman lui avait apporté de nombreux ennemis, mais il lui avait apporté quelque chose de plus important à ses yeux : elle menait la vie dont elle avait toujours rêvé et qu’elle avait tant promis à Holly. Selina savait au fond que plus longtemps cette mascarade durerait, plus les risques allaient être grands pour elle et son entourage, mais tant qu’elle le pourrait, Selina n’abandonnerait pour rien au monde cette vie si existante et si rebondissante.

Selina avait cette habitude de flâner dans les rues mal fréquentées de l’Est End, cette envie de sentir le vent glacial parcourir ses cheveux noirs geais. L'East End était un quartier peu accueillant, surtout pour les jeunes femmes aux formes chaleureuses, Selina ne le savait que très bien, elle en avait fait l'expérience à ses dépens. Malgré l’extrême criminalité qui régnait au sein de ce quartier, elle n’avait pas pour autant la moindre peur. Après tout, c’était son quartier. Et en tant que Catwoman, elle tentait comme elle pouvait de rendre ce quartier un peu plus accueillant, mais elle n’était pas Batman. Elle ne pouvait pas lutter indéfiniment contre les gangs qui venaient régulièrement s’installer dans l’East End, mais elle veillerait à ce que ces derniers laissent les gens innocents en paix.

Ce soir-là, et comme plusieurs soirs par semaines, Selina fit un détour de son chemin habituel pour aller voir ses amies prostituées de longue date. Il s’agissait pour elle de s’assurer qu’elles étaient en sécurité et que tout allait au mieux pour elles. Elle savait à quel point la vie de prostituée amenait son lot de problèmes : une dette envers un proxénète, des problèmes d’addiction en tout genre, des envies suicidaires… Lorsqu’elle le pouvait, Selina offrait de l’argent de ses butins précédents afin de rendre leurs vies un peu meilleures. En échange, les filles lui fournissaient diverses informations qu’elles trouvaient dans la rue : l’arrivée de nouveaux diamants au Diamond Exchange ou au musée de Gotham, les lieux des pièces les plus rares et chères, la date et le lieu de gala de charité de riches hommes d’affaires. De précieuses informations dont rêveraient tous les criminels de Gotham.

Et coup de chance, les filles avaient obtenu de nouveaux renseignements qui mèneraient Catwoman à commettre un nouveau vol. La luxueuse bijouterie Diamond Exchange devait recevoir une arrivée importante de diamants pour un richissime acheteur. Un nouveau milliardaire avait déposé ses valises en ville et il comptait bien renflouer les caisses des boutiques de luxe et évidemment, il avait amené avec lui sa collection personnelle. Quel homme naïf. Il ignorait sans doute tout de l’endroit où il venait de poser les pieds. Selon la rumeur circulant dans les rues de la ville, parmi ses bijoux, se trouvait une pièce particulièrement rare, un diamant venant d'Afrique, une des pièces les plus précieuses que la boutique n'ait jamais eu la chance de vendre en ses locaux. Et évidemment, tout ce qui est rare est cher. Avec un peu de liquide et de persuasion, les langues se déliaient rapidement à Gotham City. Rien ne restait secret bien longtemps.
Une si belle nuit ne pouvait s'achever qu'en s'introduisant illégalement dans une bijouterie pour y dérober quelques objets.

Nouveau Gotham

La bijouterie en question se situait au croisement de la 6ème et la 9e rue, aux pieds d’un immeuble aux abords sans prétention, abritant des appartements plus grands les uns que les autres. New Gotham était sans doute l’un des plus beaux quartiers de Gotham. Chaque appartement de cet arrondissement était sans doute la source de nombreuses richesses, mais ce soir, seulement le magasin intéressait la femme-chat. Perdue au milieu d’immenses boutiques, la bijouterie passait très inaperçues. Le luxe était de mise dans ce quartier, l’argent coulait à flots. Le paraitre était de mise. C’était cette vie que Selina rêvait pour Holly et elle.

De toit en toit, Selina se rapprochait à grand pas de sa destinée. Elle n’imaginait pas qu’à la seconde où elle arriverait sur les lieux, elle déclencherait un piège se refermant droit sur elle. Arrivée sur les lieux, il ne fallut qu’un seul coup d’œil à Selina pour repérer l’entrée qu’elle recherchait. La bijouterie est pourvue des systèmes de sécurité les plus banals, ce qui est étonnant de ce quartier. Pas de caméra de surveillance, pas de gardiens pour protéger les lieux. Seulement un système d’alarme avertissant le GCPD en cas d’infraction.
En un coup de fouet, Selina se hissa au niveau d’une fenêtre à l’arrière de la boutique, fenêtre noircit par le temps. Sans attendre plus longtemps, elle leva légèrement sa main au niveau de son visage et sortit ses longues griffes aiguisées. Elle tendit la main droite vers la vitre et enfonça ses griffes pour y dessiner un énorme cercle. En quelques secondes, Selina s’introduisit dans les lieux.

Le plus dur était derrière elle, il ne restait plus qu’à trouver l’endroit où était stocké les diamants qui allaient être exposé au milliardaire. Chacun des diamants de la vitrine brillait dans les lunettes infrarouges de Selina. Une chose était sure, si les rumeurs étaient fausses, si ce qu’elle était venue chercher n’était pas dans la boutique, elle repartirait tout de même avec les poches pleines. Elle se contenterait du peu qui se trouvait sous ses yeux. Selina abaissa les lunettes infrarouges avant d’avancer dans la pièce, par mesure de précaution.

Quelques saltos arrière et la voilà devant une vitrine plus grosse et plus sécurisée que toutes les autres. Sur un écrin en velours, se trouvait un bijou qui avait été mis à l’écart de tout le reste de la boutique. Il s’agissait du seul bijou qui ne contenait aucune indication de prix. Seulement un écriteau « réservé » trônait fièrement devant cet écrin. De la même manière qu’elle s’était introduite dans l’appartement, Selina traça un cercle parfaitement ovale et y introduisit sa main. L’objet était désormais le sien, mais quelque chose semblait étrange. Elle avait l’habitude de voler des objets en tout genre, mais celui-ci semblait différent. Creux, faux, son instinct savait que quelque chose clochait, mais elle ne savait pas encore décrire ce dont il s’agissait, il était encore tôt.

- Viens par ici mon mignon.

Un craquement. En une fraction de seconde, Selina rangeait le bijou dans une de ses poches et fit volte-face afin de vérifier la porte de la boutique. Était-elle réellement seule ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Ce soir était censé être un soir de repos pour le batman, mais Bruce savait pertinemment qu’à chaque fois qu’il participait à une soirée, la plupart était gâchée par des malfaiteurs. Ce soir-là Bruce était sorti pour rejoindre un gala de charité organisé depuis déjà plusieurs années par sa famille. D’ordinaire il n’y serait pas aller et aurait fait des cavalcades de toits en toits, mais il avait promis à l’un de ses amis d’y aller. Et il n’était pas question pour lui de rompre celle-ci. Avant de sortir du manoir, il mit une oreillette afin d’être informé au cas où du grabuge devait survenir et qu’Alfred devrait le prévenir.

La veille dans un restaurant.

Bruce était accompagné de deux escorts pour un diner entre amis de bonne fortunes. La plupart discutait des méfaits des brigands et de Batman. Bien qu’il soit devenu un symbole pour la plupart des habitants, certains voyaient toujours en lui une personne très dangereuse qu’il fallait surveillé. Car s’il s’attaquait pour le moment aux criminels, rien ne disait que par la suite il pourrait s’en prendre à eux. Ce qu’il entendait alors durant cette soirée au restaurant était le son de la peur dans leur voix. Bruce jubilait légèrement en jouant son rôle avant de leur répondre. «Si un homme qui ce costume vous effraye à ce point, j’ai peur que votre côte en bourse ne fasse une chûte vertigineuse mon ami.» La plupart riait à cette boutade qui remettait un peu de vie à la discussion.

Suite à cela, Bruce fut interrompu par un serveur qui disait que les deux escorts qui l’accompagnait faisait n’importe quoi. Souriant, il le remercia en lui demandant à qui appartenait ce restaurant. Mais bien qu’il aurait pu l’acheter, il ne le faisait pas. Inutile de le faire pour le moment en tout cas. En revanche, si un jour il voudrait inviter quelqu’un, peut-être l’acheterait-il pour privatiser l’ensemble du restaurant. Retenant l’adresse et le lieu, Bruce s’en allait avec les deux demoiselles qu’il raccompagnait chez elle. Et une fois cela fait, il rendait une petite visite à M. Fox à la Wayne Enterprise afin de savoir où la commande de ses nouveaux gadgets en étaient. Selon lui, la plupart devrait arriver d’ici les prochains jours pour le plus gros de la commande et le reste une semaine après.

Ayant fait la plupart de ce qu’il voulait faire ce soir, il reçu un message d’Alfred sur ses oreillettes et dû se retirer au plus vite. Il discutait très légèrement avec M. Fox avant de partir et ce n’était qu’une fois au volant d’une de ses nombreuses voitures qu’il se mettait à parler avec son plus vieil ami. «Que ce passe t-il Alfred ?»

- Il se pourrait bien que monsieur puisse être surpris de voir ce que j’ai trouvé.

Intrigué par tout ce que venait de lui dire Alfred, Bruce se rendait au plus vite au manoir Wayne. Il ne mettait pas trop longtemps pour s’y rendre. Une bonne vingtaine de minutes tout au plus. Et, après avoir rangé la voiture au hangar, il se rendait à la batcave pour rejoindre Alfred qui lui montrait sur son ordinateur une vieille connaissance, Sélina Kyle. «Catwoman... Une vieille connaissance Alfred. A t-elle fait quelque chose de mal en particulier ?»

- Nullement monsieur, mais j’ai supposé que vous seriez intéressé de la savoir de retour.

«Espérons qu’elle ne vole rien... Bien que j’en doute.» Se frottant un peu les yeux avec une main, Bruce allait devoir redoubler de vigilance. S’il y a bien des personnes avec qui il avait du mal c’était avec elle et quelques autres criminels comme le joker ou nigma. Il ne savait pas sur quel pied danser avec elle et ne savait pas où cela la menait non plus. Bien qu’il avait déjà enquêté sur elle et qu’il savait certaines choses, Bruce ne disait rien et laissait passer. Toutefois, il n’était pas question non plus de la laisser en liberté si elle recommençait de nouveau à voler. Bien qu’éreinté, il voyait plusieurs signaux rouges sur son ordinateur. Se focalisant dessus et regardant d’où cela provenait, Bruce se changeait pour revêtir le costume du bat afin d’aller faire son devoir de chevalier noir. Il y passait de longues heures, réglant des soucis avec des petits gangs ou des petits frappes qui s’en prenait aux habitants de gotham avant de rentrer au manoir.

Bruce avait dormi longtemps et ne s’était réveillé que vers la fin de la matinée. Fort heureusement, il n’avait rien de prévu aujourd’hui hormis une visite à l’hôpital Wayne. A son réveil, Alfred lui apportait son déjeuner sur un plateau avec le journal. Rien ne l’étonnait hormis le fait de voir plusieurs vol dans des petites boutiques. Cela était passé que dans les petites rubriques et ne marquait pas l’attention en règle générale, mais le fait qu’il soit au courant que Sélina est de retour le laisse perplexe. S’en doute devrait-il rendre une petite visite à Catwoman ce soir.

Bruce soupirait un peu avant de faire ses exercices matinaux après avoir fini son déjeuner. Il fallait qu’il soit en forme s’il allait à la rencontre de Cat ce soir. Elle avait toujours tendance à lui filer entre les doigts. Et ne voulant pas prendre de risque, il préférait se tenir prêt.

A la fin des exercices, il prit une douche avant de s’habiller et se rendre en ville pour aller à l’hôpital. Il rendait visite à la plupart du personnel avant de remettre un chèque pour les aider dans leur travail comme l’aurait fait feu son père. A sa sortie, Bruce fut interpellé par des journalistes. Il leur répondait par des phrases déjà toutes faites sans aller dans les détails du pourquoi du comment.

Une fois toute les mondanités de la journée faites, il restait chez lui à la batcave à préparer ses ustensiles tout en gardant son ordinateur allumé afin d’être prêt à intervenir. Et ce n’était que le soir venu qu’il reçu un signalement de la police pour une bijouterie entre la 6eme et 9eme rue dans un petit quartier de Gotham. Sans plus attendre, il se changeait et parti avec la batmoto pour se rendre aussi vite que possible sur les lieux. Il restait en contact avec son intermédiaire qu’était Alfred le renseignant sur les moindres changements.

Après une dizaine de minutes, Batman garait sa moto à l’ombre à l’abri des regards avant d’utiliser son grappin pour aller de toit en toit. Cela lui permit d’observer ce qu’il se passait aux alentours et s’apercevoir que quelques personnes tentaient de dévaliser une bijouterie. Ne pouvant les laisser faire. Il passait par le toit en s’apercevant qu’il y avait un morceau d’une fenêtre de la bijouterie qui était absent. S’y engouffrant, il regardait autour de lui sans s’arrêter de bouger avant de passer à l’action.

Il utilisait son grappin au plafond pour descendre rapidement entre les deux malfrats et les tabasser afin de les assommer avant de voir Catwoman. Il remontait rapidement à l’aide de son grappin, bougeait et utilisait sa cape pour atterrir derrière elle pour lui parler d’une voix grave. «Ainsi la voleuse c’était bien toi.»

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

«Ainsi la voleuse c’était bien toi.»

Malgré ce brouilleur, j'aurais pu reconnaître sa voix entre mille. L’obscurité tombait et avec elle, elle apportait ce chevalier noir, l’ange gardien de Gotham, Batman. Cette voix rompait le silence qui s'était abattu sur les rues de Gotham. Le Diamond District était un quartier bien trop calme, pas une seule sirène du GCPD ne retentissait dans la rue. Il faisait bon d’y vivre, personne n’avait peur de se promener seul dans les rues à une heure avancée. Cela me changeait de mes habitudes avec l'East End, jamais le silence n'était de la partie. Mon quotidien était fait de cris, de sang et de violence sur le pavé fraîchement nettoyé de la veille. Curieusement, entendre sa voix dans la pénombre me rassurait. Rien que tel que sa présence pour faire rétrécir vos problèmes. Et en parlant de problèmes, la nuit s’annonçait périlleuse.

- Qui d’autre voyons Bat ?

Mon ton était narquois et joueur. Gotham était remplis de minables resquilleurs, de petits larcins de bas étage mais jusqu’à présent mon titre de voleuse émérite n’avait pas encore été détrônée. Qui d’autre qu’une femme avide de diamant pour entrer par effraction dans une bijouterie luxueuse. Les diamants sont les meilleurs amis des femmes.

De dos à mon interlocuteur, j’arborais un sourire qu’il ne pouvait voir sur mon visage. Un sourire non pas de bonheur et qui ne durerait sans doute pas plus longtemps sur mon visage que quelques secondes. Ce sourire si simple et si compliqué en même temps, cette sensation de savoir que Batman était à ma recherche et me poursuivait, que j’étais une menace pour lui. A vrai dire, je me demandais qui chassait vraiment qui. Était-ce lui qui s’était à la poursuite de la célèbre voleuse en pleins milieu d’un casse ou était-ce moi dans l’espoir de l’apercevoir à nouveau ? Évidemment, il y avait ce jeu du chat et de la chauve-souris, jeu auquel j'aimais tant jouer et tant m'y perdre. Mais moi, contrairement à lui, je n'avais rien à perdre, plutôt tout à y gagner.
Jetant un regard de côté, je levais ma main à hauteur de mon visage. Effaçant ce sourire taquin, mon premier réflexe fut de sortir les griffes qui terminaient mes gants. Je savais par avance que mes griffes pourraient à tout moment lui servir. Il vaut mieux prévenir que guérir. Avec ces griffes aiguisées telles le plus tranchant des couteaux, je me sentais un peu plus rassurée. Mais cela ne serait peut-être que de courte durée. Ma respiration ralentit. Mon corps semblait comme transcendé par l’adrénaline et la peur.

- Tu sais bien que je ne repartirais pas les mains vides, Bat.

En une fraction de seconde, je fis volte face pour me retrouver nez à nez avec mon interlocuteur. Balançant les hanches de gauche à droite, je m’approchais de Batman dans le but qu’il sorte de l’ombre de la nuit. Mon cœur était tiraillé entre l’envie de le combattre, de ne pas le laisser gagner cette partie et l’envie de poser mes mains contre son torse. Dois-je cependant écouter mon cœur qui me pousse vers toi ? L'amour platonique est impossible, tôt ou tard l'un ou l'autre succombe, c'est un piège dangereux. J’ai tellement passé ma vie à fuir que j’ai du mal à accepter l’existence de pièges dans lesquels, même moi, je pourrais tomber. Je sais que cet amour est impossible et pourtant il y avait tant de choses qui, à la fois m’attirait et me repoussait. La guerre psychologique fonctionne aussi bien qu’un piège. Je voulais faire comme si je pouvais disparaître, oublier ce jeu dans lequel j’avais mis les deux pieds.

- Je me demandais quand est-ce qu’on se reverrait

Définitivement, j’étais cette femme-chat dont tous les médias dépeignaient : Le chat n’aime pas être vu, c’est un animal plein de secret qui aime les garder, mais le chat a ses habitudes. S’il a bien chassé dans une maison, il y retournera en quête de proies. Quand le chat a ses habitudes, des objets disparaissaient. Il est possible de deviner ce qui a disparu et ce qui disparaîtra ensuite. Le chat est curieux, il ne peut résister à l’attrait de ce qui ne lui appartient pas.

Je préparais chacun de mes casses avec soin, ma stratégie était solide, rodée. Et pourtant, lui, toujours lui, Batman, il mettait à mal mes plans et ma vie entière. Serais-je néanmoins devenue qui je suis sans lui ? Je m’appelle Selina Kyle, la plus grande voleuse de Gotham City. Ce devait être ma vie mais il est entré à Gotham, dans ma vie et tout a changé. A croire que je suis meilleure à certains jeux, le chaos par exemple.
Méfiante de la réaction de Batman, j’avais une main sur mon fouet. Mon cœur n’avait pas envie de s’en servir mais ma raison me disait tout autre chose. Si j’avais envie de jouer à ce jeu, je n’avais néanmoins pas envie de mettre les pieds à Blackgate. Viens Batman, viens et chasse moi.

Codage par Libella sur Graphiorum

Batman avait posé sa question alors qu’il restait dans l’ombre derrière catwoman. Loin de lui l’idée de l’attaquer lâchement. Il préférait de loin ne pas combattre une femme que de le faire. Mais il savait bien que certaines de ses règles volaient en éclats avec certaines criminelles, comme Poison Ivy ou harley quinn pour n’en citer que quelques-unes. Parfois il lui arrivait de ne pas combattre et de les neutraliser sans cela, mais ce genre de choses tenaient plus du miracle que d’un évènement quotidien. Et à dire vrai, il n’avait rien contre Catwoman, mais il ne voulait pas qu’elle continue de voler. Cela lui retomberait dessus tôt ou tard.

- Les vieilles habitudes te reprennent à ce que je vois.

Parlant toujours avec son brouilleur de voix, Batman restait calme et serein. Il n’était pas question de perdre sa sérénité. Ce n’était pas comme s’il faisait face au Joker et ses démences démesurées. Il connaissait assez Sélina pour savoir que les nouveaux objets précieux l’attirait. Mais Batman avait déjà pris quelques mesures d’avance pour ce gros caillou brillant que convoitait surement Catwoman.

Malgré tout, il restait aussi prudent que d’habitude. Mieux valait l’être avec une femme. Personne ne pouvait prédire ce qu’elle pourrait faire ni même la façon dont elle allait s’y prendre. Et le fait qu’elle soit aussi silencieuse d’un coup n’était pas pour plaire à Batman. Restant derrière elle sans bouger et l’observant attentivement, Batman se demandait ce que faisait la police de Gotham. D’ordinaire ils sont rapides, mais là il ne semblait pas avoir un bruit à croire que personne ne viendrait pour quadriller le secteur. Trouvant cela louche, il demandait des infos à Alfred. Son majordome se renseignait et en cherchant via l’ordinateur de la batcave, il a compris pourquoi. Il lui expliquait que plusieurs méfaits s’était produits aux alentours et que la police a dû mobiliser tout leur effectifs afin d’être efficace. Comprenant ce silence, Batman remerciait Alfred avant de couper la communication à temps. Catwoman lui parlait et Batman lui répondait presque aussitôt.

- Et tu sais que je ne peux pas te laisser commettre ce vol.

Bien que cela l’amusait assez de voir s’il allait ou non pouvoir l’attraper, il aurait préféré qu’elle reste Sélina Kyle qui cotoie les riches pour leur voler proprement de l’argent que de voler la nuit en étant déguisé. Cela était dommage, mais si elle avait bien volé de gros diamant, il n’était plus question pour lui de la laisser partir. Et bien qu’elle lui faisait face en lui posant une question, Batman ne lui répondait pas, restant muet et attentif. Il était sur le qui-vive et se demandait à chaque instants, chaque secondes qui s’écoulaient s’il devait ou non l’attaquer. Ce temps de réflexion permis à Catwoman de s’échapper, mais Batman avait plusieurs atouts dans sa manche. Il activait sa vision à chaleur thermique afin de discerner l’endroit où elle a pu aller. Et retrouvant sa signature, il emboîtait son pas pour la pourchasser.

- On va se revoir plus vite que tu ne le pense Catwoman.

La chasse était lancé et pas question pour lui de ralentir, mais plutôt d’augmenter la cadence à laquelle il la pourchassait. Rester dans l’ombre était son objectif, mais pas son objectif principal. Il devait attraper Sélina afin de stopper sa fuite avec le bijou.

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

En l’espace de quelque seconde, j’avais décidé de fuir ma destinée et de fuir mon cher et tendre Batman. Ce soir, il n’était pas l’heure à la confrontation, du moins, pas tout de suite et j’avais décidé de jouer un jeu tout autre, celui du chat et de la chauve-souris. La traque était désormais lancée. Je ne savais pas encore si elle allait fructueuse, allais-je pouvoir repartir avec ce bijou ? Allais-je repartir en emportant un peu de Batman avec moi ? Allais-je pouvoir repartir tout simplement de ce casse ?

Je suis prête Batman, je l’ai toujours été. Il faut combattre son adversaire et ses démons, c’est une nécessité. Se battre de tout son être. Je préférai être face à l’adversaire, faire le décompte et me battre. Le regarder et observer ses yeux. Je lis dans les yeux de mes adversaires comme on pourrait lire un journal intime. J’ai appris à le faire de la seule façon de le faire à Gotham : en commettant de stupides et évitables erreurs. La clé pour connaitre votre ennemi : ses yeux. Regardez-les et vous verrez leurs intentions, leurs envies si secrètes et leurs prochains coups. En les observant longuement, vous saurez comment agir, comment fuir, comment les briser. J’ai observé les yeux de Batman mais je n’y avais jamais trouvé, si ce n’est plus de doutes encore. Si froid et si ombre, toute cette colère en lui. Si j’avais pu lire en lui, j’aurais pu avoir une longueur d’avance, jouer avec lui comme peuvent le faire les chats avec leurs proies. Jusqu’à présent, j’étais sa proie.

- On ne t’a jamais dit de ne pas acculer un animal sauvage ? C’est dangereux.

Il y avait des avantages à œuvrer la nuit. On peut résoudre les problèmes les plus étranges. En terrain difficile, invite des stratagèmes, en terrain mortel, battez-vous. Gotham n’est qu’une immense scène de crime, scène que nous ne faisons que traverser. Cette ville vous ronge jusqu’à l’os. Batman, lui, ne se préoccupait pas que de lui-même. A vrai dire, je l’enviais.

Derrière les étales de la bijouterie, je pouvais sentir mon cœur battre la chamade. Adossée contre un mur, accroupie et le souffle court, j’avais désormais une main à ma ceinture, prête à sortir mon fouet à la moindre seconde. Les secondes devaient des heures et je redoutais le moment où, fatidiquement, il m’apparaitrait limpidement, dans l’ombre de la nuit. Tout en ralentissant ma respiration, j’activais la vision infrarouge de mes lunettes dans l’espoir de repérer un meilleur endroit pour me cacher, ou mieux encore, un endroit pour m’enfuir. J’écoutais avec attention le moindre de ses mouvements, de ses pas. Je pouvais sentir sa chaleur dans la pièce mais j’ignorais complètement où se tenait mon interlocuteur. Malgré le fait que je ne connaissais que trop bien cette bijouterie pour y avoir mis les pieds si souvent de jour comme de nuit, je n’étais pas encore parvenue à déterminer où Batman pouvait bien se cacher.

Me déplaçant furtivement derrière les différents comptoirs de la bijouterie, je me rapprochais petit à petit de la fenêtre par laquelle j’étais entrée. Je savais qu’elle serait mon seul endroit accessible pour m’enfuir de ce tombeau. J’étais désormais prise au piège. Même si je m’approchais tant bien que mal de cet endroit, je ne pourrais tout de même pas fuir la confrontation avec Batman. Il était rapide, disposait de moyens que je ne pouvais combattre. Cependant, l’argent achète les gadgets mais il n’achète pas les bonnes manières. Après tout, j’avais cherché cette rencontre depuis des semaines, je ne pouvais le fuir et ne voulait surtout pas le fuir. Devais-je restée tapie dans l’obscurité à attendre qu’il vienne me chercher puisqu’il finirait par le faire ? Devais-je tenter de fuir tout en perdant quelques poils durant le combat ? Je savais que Batman finirait par me trouver, tôt ou tard, même si ce n’était pas ce soir dans la bijouterie. Il serait sur mes traces quelle que soit ma décision, dans cette bijouterie ou sur les toits de Gotham. La tourmente débloquait désormais mes mouvements, le doute m’habitait. Le temps défilait contre moi et nous savions tous que pour un cambrioleur la moindre seconde était importante. Où te caches-tu Batman ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Toujours derrière Catwoman, Batman restait dans l’ombre. Pas très éloigné, mais pas non plus trop proche et surtout à l’abri des regards. Il l’a pourchassait et bien qu’il ne l’avouerai jamais, ce petit jeu l’amusait assez. Bien qu’il aurait aimé parfois passé des nuits tranquille. Mais ce genre de nuit n’était plus de vigueur depuis le jour où il a endossé le costume du Bat. Sa vision à capteur de chaleur lui avait permis de suivre les traces de Cat tout en réfléchissant à un plan pour l’attraper. Plusieurs plans lui venait en tête. Et certains étaient plus réalisables que d’autres.

Profitant de sa chasse pour regarder ce qu’il lui restait en munition dans sa ceinture, il pu juger rapidement en touchant avec ses mains ce qu’il avait de disponible. Il avait encore quelques batarang ainsi que deux grenades fumigènes, sans compter quelques gadgets en plus. Sans oublier les batarangs spéciaux qu’il avait ainsi qu’une arme qu’il avait crée pour combattre contre M. Freeze. Il en avait plusieurs exemplaire sur lui, mais il n’était pas question pour lui de l’utiliser à outrance comme pour ses batarangs.

Alors qu’il arrivait non loin de Cat, il l’observait sans bouger. Ce qu’elle allait faire déterminerait sa façon d’agir et le plan qu’il mettrait à exécution. Cependant, rien de concret n’arrivait si bien qu’il prit les devants en appelant le commissaire gordon. Il lui signalait la bijouterie, mais il était au prise avec d’autres gang et ne pouvait envoyer personnes. La situation était trop tendu pour qu’il ne fasse rien. Sortant sa batarang électrique, il l’a lançait sur le système anti-feu afin d’allumer le système. Cela fonctionnait à merveille et bien qu’il aurait pu continuer ainsi, il utilisait son grappin afin d’aller entre la fenêtre et Selina.

- Je ne peux pas te laisser partir Cat.

Il s’était mis entre elle et la fenêtre exprès et le fait d’être visible faisait aussi partie de son plan. Il avait regardé tout autour de lui et la voyant non-loin d’une barre de fer de maintien pour les personnes âgées, il sorti son pistolet pour la viser au niveau de ses côtes. Il faisait alors feu et lui plaça une sorte de traceur non pas pour la localiser, mais pour la rapprocher comme un aimant à la barre de fer.

L’eau commençait à faire des flaques un peu partout et c’était ce qu’il attendait, mais il n’était pas question pour lui de laisser Catwoman seule. Il se rapprochait alors d’elle pour faire une fouille au corps afin de vérifier si elle n’avait rien volé déjà. Mieux vaut prévenir que guérir. Et il ne l'a quittait pas du regard un seul instant.

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

Un mouvement de cape près de mon oreille et en un clin d'œil, le système anti-feu se déclencha dans toute la bijouterie. L'eau ruisselait à présent du plafond et inondait petit à petit les étals de bijoux. Les écrins de velours se gorgeaient d'eau, les bijoux étaient noyés dans leurs propres caveaux. Quel gâchis d’abîmer autant de jolies choses juste sous mes yeux. Si ce jeu du chat et de la chauve-souris m'amusait tant jusqu'à présent, Batman jouait désormais à un jeu dangereux, il est dangereux de jouer avec un chat enragé. Trempée de la tête aux pieds, l'eau ne ralentirait pourtant pas mes mouvements, Ted avait fait en sorte de m’entraîner en toutes circonstances. Le latex collait contre ma peau, la buée à l'intérieur de mes lunettes brouillait ma vision. En déclenchant le système, Batman prenait un avantage certain, une longueur d'avance. Les chats détestaient l'eau.

Décrochant mes yeux du plafond et pivotant la tête sur le côté, ma cible se trouvait à présent sur mon chemin, il était impossible pour moi maintenant de faire marcher arrière et de m'enfuir par la fenêtre cambriolée. Tel sa réputation, il protégeait désormais la boutique de toute intrusion et exfiltration. Je devais désormais passer au plan B, celui de la confrontation et celle-ci s'annonçait musclée. Arrogant et taquin, un sourire s'afficha sur mon visage. Doucement, je me relevais de ma cachette tout en levant une main comme pour me rendre, un signe de rédemption. Ma deuxième main est cramponnée fermement sur le fouet que j'arborais fièrement à ma ceinture. Je plongeais à présent mon regard dans les yeux froids et vides de mon interlocuteur. Il veut jouer, on va jouer.

- Alors jouons mon cher Bat.

A peine eu-je le temps de terminer ma phrase que j'ai la respiration coupée. Une vive douleur dans mes côtes m’empêcha de respirer quelques secondes. Un coup de poignard au cœur de mes entrailles, une côte qui se brise au passage. Je n'avais pas eu le temps de sortir mon fouet, Batman avait été plus rapide comme moi. Encore une fois, je me faisais prendre à mon propre piège. Reprenant lentement mes esprits, la bouée dans mes lunettes s'épaississait à nouveau. Je tentais vainement de comprendre ce qu'il venait de se passer. Jetant un œil à ma poitrine, j'étais désormais et littéralement sa prisonnière, accrochée par la taille comme un vulgaire félin dans une cage de fer ou plutôt une cage dorée. Mon large sourire était à présent remplacé par un grognement, un grognement de rage et de douleur. Allons Selina, tu ne peux pas te laisser capturer comme ça.

Je pris une longue bouffée d'air, comme pour expier le feu qui me rongeait. Je l'observais se rapprocher un peu plus encore de moi. Allais-je le laisser poser ses mains sur mon corps pour qu'il puisse récupérer le diamant que j'avais précieusement caché ? Il était désormais si proche de moi. Je pouvais sentir la chaleur de son corps qui m'enivrait l'esprit et me rendait confuse à chaque seconde. Son souffle chaud qui contrastait avec l'eau si froide qui s'écoulait entre nous. Non Batman, tu n'auras pas le dernier mot.

Me débattant, enfonçant un peu plus encore l'aimant dans mes côtes, la rage, la colère avait pris le dessus sur mes sentiments. Je ne voulais plus jouer et si je jouais, j'allais définitivement perdre. Rassemblant toutes mes forces et arrachant un cri de douleur au passage, j'empoignais l'aimant afin de me libérer de son emprise. Je devais faire vite avant que Batman n'use d'un autre piège pour m'immobiliser.

- Bien joué, Bat pour cette fois. Un jour peut-être que tu m’attraperas.

Toutes griffes sorties je parcourais les quelques mètres qui nous séparait afin de me jeter sur le chevalier noir. J'avais l'odeur du sang dans le nez, prête à lui lacérer la poitrine à l'aide de mes griffes. Un bruit de fracas, faisant voler au passage les vitrines du magasin, nous tombons tous deux à la renverse en pleins milieu des étals. Les morceaux de verres jonchaient le sol, se faisant emportés par l'eau qui ruisselait. A cheval sur la poitrine de Batman, je m’apprêtais à lui porter un coup au visage. Son si doux visage... Ma main fut stoppée nette par Batman, m'attrapant par le poignet. Il disposait d'une force qui était bien supérieure à la mienne, je ne faisais pas le poids. Que fais-tu Selina ? Toute cette rancœur ne te correspondait pas ? Est-ce lui qui avait le don de te mettre dans des états que tu n'avais jamais connus auparavant ? Était-ce cet amour que tu faisais semblant d'ignorer qui te poussait à vouloir lui faire du mal ? Posant mes yeux sur son regard blanc, mon visage s'adoucit, comme stupéfait. Ou allions-nous ce soir ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Batman ne comptait pas se laisser faire et même s’il avait réussi à l’emprisonner, rien ne lui disait que cela durerait. Ces adversaires avaient tendances à bien résister à chaque fois, ce qui lui rendait la tâche plus ardu. Néanmoins, il ne comptait pas pour autant s’arrêter là. Il s’avançait vers elle pas après pas en restant constamment sur ses gardes. Et, alors qu’il n’était qu’à quelques pas d’elle, elle réussi à se libérer de l’emprise de l’aimant. S’en doute était-il moins efficace avec cette eau qui s’écoulait encore et encore.

Voyant qu’elle venait de sortir les griffes, Bruce se montrait prudent, mais bien qu’il l’ai été, la souplesse et l’agilité de Catwoman lui avait permis de se mettre à cheval sur lui suite au fracas des vitres du magasins. Celle-ci avait volé en éclat suite à une violente tempête qui grondait dehors. Et alor squ’elle comptait lui lacérer le visage, Batman la stoppait net en lui agrippant le poignet. Et pour être sur qu’elle ne vienne pas lui lacérer le visage avec son autre main, il agrippait son autre main au niveau de son poignet. Toutefois, Bruce avait du lacher son batarang spécial au sol.

Touchant l’eau, son batarang modifié s’activait immédiatement en gêlant l’eau au sol. Bruce était alors gêlé au niveau du dos et ne pouvait pas bouger, mais cela était aussi le cas pour les jambes de Cat et ses mains. Cet erreur était un comble pour Bruce qui avait laissé trop joué ses sentiments pour elle bien qu’il ne veuille pas lui montrer ni lui dire pour ne pas la mettre en danger. Bruce savait qu’elle était douée, mais pas question d’avoir une nouvelle perte. La perte de Jason, de ses parents... Tout n’était que confusion dans sa tête, mais une chose était sûr. Pas question qu’il s’engage dans quoi que ce soit s’il n’était pas sûr de lui.

- Et maintenant tu compte t’enfuir ?

Bruce était lui aussi coincé, mais il ne comptait pas le rester. Il avait encore une carte à jouer pour partir. Tout ce qu’il espérait était que cela allait fonctionner. Néanmoins, pour l’heure, il ne pouvait rien faire, piégé tout comme Sélina. Tout ce qu’il pouvait faire en ce moment était de compter et réfléchir. Peut-être que cela suffirait.

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

Le froid m'envahissait soudainement. Mes jambes se glaçait et au fur et à mesure, mes doigts devenaient à leurs tours glacials. Le bas de mon corps était engourdi, vidé de toute sensation. Je ne comprenais pas encore ce qu'il venait de se passer. L'eau qui jonchait le sol s'était transformée et solidifiée tout en nous bloquant au passage l'un collé à l'autre. L'hypothermie nous guettait désormais. Mes jambes étaient prises dans la glace, je ne pouvais plus m'échapper ainsi. Tentant de comprendre ce qu'il nous arrivait, je regardais partout dans la pièce à la recherche d'un coupable. Mr Freeze peut-être ? La pièce était vide, il n'y avait que nous deux, lamentablement pris au piège. A quelques mètres, non loin de nous, un batarang était planté dans la glace. Comprenant ce qu'il se passait, je soupçonnais Batman de m'avoir piégée à nouveau tel un rongeur que l'on emprisonne dans sa cage. Pourquoi aurait-il retourné son propre piège contre lui-même ? Aurait-il fait une erreur de débutant ?

- Libère moi tout de suite.

Tout en grognant, je tirais sur mes jambes pour les retirer dans la glace, en vain. J'étais désormais sa prisonnière autant qu'il était aussi le mien. Batman, quant à lui, était plongé quasi entièrement dans la glace. Son dos, sa tête, ses jambes étaient immobilisées. Si j'avais pu me libérer de son étreinte, j'aurais pu avoir un avantage considérable sur lui. L'aurais-je néanmoins laissé dans cette position critique, livré à son propre sort ? Même si je ne l'aurais pas laissé m'attraper, je ne pouvais laisser quelqu'un en danger, pas même Batman. Après tout, j'étais une simple cambrioleuse, une voleuse hors pair et non pas une tueuse de sang-froid.

- Ecoute, Bat... Ce petit jeu à assez durer, ça ne m'amuse plus. Libère moi tout de suite et je te promets de coopérer.

L'ambiance était glaciale. Batman tenait toujours mes poignets fermement, m’empêchant tout mouvement et toute attaque à son encontre. Je sentais l'astreinte de ses doigts qui, petit à petit, se resserrait de plus en plus. Je sentais les pulsions de mon cœur battre au creux de ses doigts. Tentant de libérer mes bras de son emprise, je me débattais vainement. Tentant de comprendre les intentions de Batman, je posais à nouveau mes yeux dans son regard si blanc et si vide à la fois. J'étais à présent si proche de lui et pourtant, je le sentais si distant. Ce froid qu'il dégageait, son absence dans ses expressions. Il était difficile pour moi de le comprendre et de savoir ce qu'il souhaitait. Les battements de son cœur qui étaient si constants, n'exprimant aucune de ces émotions. Admettre ces sentiments était une porte ouverte à ses vulnérabilités. C'était accepter que ses ennemis puissent les utiliser contre vous. Chacun de nous a un point faible, et c'est le portail de notre vulnérabilité. Être libre, c'est se décharger de tout attachement psychologique.

- Si tu voulais passer un peu de temps avec moi, il y avait d'autres moyens tu sais...

J’esquissais cette fois un sourire, tendre et compatissant. La glace mettrait quelques temps à fondre, j'avais compris que nous allions passer tous deux un long moment en tête à tête, l'un collé à l'autre. J'avais désormais censé de me débattre, j'avais préféré garder mes forces pour la suite des événements. Mon corps était pris de quelques spasmes et frissons. Ma combinaison en latex avait gardé un temps la chaleur de mon corps mais celui-ci se refroidissait considérablement. En signe de coopération, j'avais rétracté les griffes de mes mains. A son tour, Batman relâcha mes poignets, me rendant ma mobilité qui était, malgré tout, très limitée.

Tout en me massant les poignets endoloris, mon sourire n'avait pas disparu de mon visage. J'avais posé une de mes mains sur le sol glacé, proche du visage de Batman. Tout en me rapprochant, mon visage était désormais à quelques centimètres du sien. Je pouvais sentir son souffle chaud proche du mien. Selina, concentre-toi, tu n’es pas venu ici pour cela. La vulnérabilité est une maladie des faibles dont le seul remède est la peur et la fuite. La fuite, c’était le seul moyen de résister et de ne pas succomber à mes sentiments qui me portaient. Tout nous opposait Batman et pourtant, ce soir encore, tout nous rapprochait. Comme deux aimants qui s’attirent et se repoussent à la fois. Le doute arborait mon visage. Je cherchais des réponses sur son visage. Tout serait sans doute plus facile si tu m’arrêtais ce soir.

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Batman était piégé. Ou tout du moins, c'était ce qu'il voulait faire croire. Bien que le froid imprégnait moins vite ses vêtements, Bruce ne pouvait pas bouger pour le moment. Sa seule chance était de s'en sortir rapidement en se servant de sa force acquises durant toute ses années d'entraînements. Et bien que ce froid soit temporaire, il n'était pas question pour lui de laisser Selina partir comme ca. Ce qu'elle lui disait l'aurait s'en doute fait légèrement sourire, mais il préférait rester aussi stoïque que d'ordinaire et ne rien dire pour le moment. Mieux valait être prudent avec un chat en cage. Surtout s'il ne voulait pas y être. Et, pendant le temps où il était coincé entre le sol et Selina, Bruce réfléchissait à une façon de se dégager de ce piège sans bouger pour le moment.

Tenant toujours ses poignées au cas où l'envie de le griffer lui prenait, Bat eut une idée, mais il ne pouvait la mettre en pratique de suite. En revanche, il acceptait de la relâcher si cela permettait qu'elle soit moins en rogne. Juste après cela, il serra fermement ses poings et frappa le sol avec. De légère fissures apparaissaient petit à petit et il frappa encore quelques fois afin de briser la glace. Peu après, la glace disparue, mais Selina semblait rester devant lui. Ne sachant pas comment prendre la chose, il ne disait rien et la regardait pendant un temps avant de se redresser.

- Si tu as fini de t'amuser dans la bijouterie, tu peux repartir sans rien voler. La police devrait pas tarder à arriver. A toi de voir.

Batman lui laissait une chance de partir sans rien voler. Certes, ce ne serait peut être pas très glorieux pour elle puisqu'elle avait prit le risque de venir voler quelque chose tout en sachant qu'il serait surement là. Mais cela vaudrait s'en doute mieux que la prison. Par ailleurs, Alfred lui confirma par son oreillette que la police avait fini de régler le souci au centre ville et qu'il pourrait être là dans une dizaine de minutes maximum. Ne pouvant rien dire pour ne pas donner d'indice à Selina, Batman se redressait, mais en se levant il faillit faire tomber Catwoman et il l'a retenait en passant son bras autour de son dos.

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

Je n’étais pas piégée avec Batman, en réalité c’est Batman qui était piégée avec moi. Piégés tous deux dans un jeu que ni l’un ni l’autre nous ne voulions jouer. Peut-être s’était il lui aussi enfermé dans ses propres sentiments. Ma fierté me refusait de céder à l’étreinte de ses bras chaleureux dans cette ambiance glaciale, mon cœur, quant à lui, refusait d’entendre ma raison. Seulement, les deux ne pouvaient l’emporter, il avait forcément y avoir un gagnant.

A vie violente, homme violent. Batman était à l'instar de cette ville rongée par la colère. Chacun de ses mouvements était empreint d'une brutalité sans précédent. L'emprise de ses poings se resserrait un peu plus encore sur mes poignets, faisant craquer au passage quelques os dont je me serais bien encore servi. Le regard si mystérieux de Batman fut interrogateur, sans doute curieux de savoir quels seraient mes prochains mouvements. Allais-je jouer au gentil petit chat obéissant ? Je n’étais nullement impressionnée par les menaces de Batman, elles étaient que bien trop monnaie courante. Batman savait sans doute que ces mises en garde ne m’affectaient plus, ce jeu était devenu une routine qui ne m’affectait désormais plus. J’y avais pris coutume. Les chats ont la sale réputation d’être routinier. C’est fou comment, avec le temps, certaines choses vous laissent indifférente. J’avais longuement observé Batman, j’avais appris le connaitre avec le temps et ces menaces semblaient presque fausse, comme s’il essayait de se convaincre lui-même. Était-ce un avantage ou un inconvénient que de se laisser hypnotiser par l’homme chauve-souris ?

Le bruit sourd de la glace brisa mes pensées et me projeta brutalement à la réalité. En un coup violent sur le parterre, nous fûmes tous les deux libérés dans l’emprise glaciale qui nous rongeait désormais jusqu’aux os. Je savais Batman capable d’une grande puissance mais le choc sonore de la glace me fit sursauter. Sous moi, je pouvais sentir chacun des muscles de la chauve-souris se contracter afin de réparer l’erreur qu’il venait sans doute de commettre. Cependant, plusieurs questions tournèrent dans mon esprit : est-ce réellement une erreur ? Pourquoi se serait-il lui-même emprisonné dans la glace tout en sachant que cela ne l’aiderait pas à m’arrêter, ou pire qui aurait pu le ralentir et me laisser une avance considérable ? Les vibrations du sol se perpétuèrent dans chacun de mes membres. Des acouphènes se formèrent dans mon ouïe aiguisée de chat. Je ne pus m’empêcher de tirer une grimace tout en ramenant mon oreille contre mon épaule.
Glacée, frigorifiée, des frissons parcouraient mon corps de la tête aux pieds. Les poils hérissés, je reprenais petit à petit le plein usage de mes capacités. Libérés de cette mort lente, avec des yeux rieurs, presque aguicheurs, j’observais, dévisageais à présent mon interlocuteur. S’il y avait bien une chose que je détestais profondément, c’est lorsqu’un de mes plans ne se déroulait pas comme je l’entendais. J’aimais quand mes plans se déroulaient sans accros. Quoi de plus frustrant pour une voleuse lorsque quelqu’un se mettait en travers de son chemin, l’empêchant de repartir avec ce butin tant convoité. Quel criminel ne serait pas froissé par la tournure des événements qui échappait à son contrôle.

Après tout, qui a dit que je devais quitter la bijouterie les mains vides ? Batman, voyons, reprend raison, tu sais très bien que tout travail mérite salaire. Du moins, avant de penser à repartir avec un bijou, faudrait-il premièrement que je suis me sortir tout simplement de cette mauvaise passe. Dur retour de bâton que celui de la réalité qui vous rattrape de plein fouet. Mais jamais je ne pourrais m’avouer vaincue, pas même si j’étais dans une impasse dans laquelle je n’aurais plus d’issue, jamais je ne m’avouerais vaincue. A chaque problème sa solution, commençons d’abord par nous occuper du bat-problème.

C'était étrange, ce sentiment d'être vulnérable, d’être aux pieds de sa destinée sans pouvoir la contrôler. Je me relevais désormais les jambes endolories et contractées. A son tour, Batman s’extirpa de la glace en titubant. Nous étions tous les deux affaiblis par cette mésaventure qui aurait pu s’éterniser. Je tentais tant bien que mal de me tenir le plus loin possible de mon bourreau tout en me plaçant en posture défensive. Je n’étais pas en position de force, l’étau de la cage se refermait sur moi. Attroupant mes dernières forces, j’étais désormais parée pour ce corps à corps. Étais-je néanmoins préparer à cela ? Une douce sensation de chaleur me parcourait le bas du dos pour papillonner ensuite dans mon cœur. Mon sang ne fit qu’un tour lorsque j’ai compris qu’en me bousculant, Batman avait passer sa main autour de ma taille afin de me protéger d’une éventuelle chute. Son instinct de protecteur avait pris le dessus sur sa volonté d’arrêter la criminelle. Ce geste pourtant si simple était si symbolique. Son instinct avait parlé pour lui, nul besoin de mots pour exprimer ce qu’il ressentait. Bouche-bée, j’étais parée à recevoir les coups de la chauve-souris mais il n’en n’était rien. J’étais désemparée, mes repères déstabilisés, je m’attendais à tous les coups venant de la part de Batman, sauf à celui-ci. Profitant de se rapprochement, je posais rapidement la main dans la poche où se trouvait le bijou. N’allait-il pas croire que j’étais assez dupe pour penser que son geste était amical et non pas une tentative pour récupérer le bijou au passage. Encore une fois, Batman me surprendra toujours. Le bijou était toujours à la place qui lui était dû, bien au chaud dissimulé dans ma combinaison ruisselante.

- Disons que j’en ai finis pour aujourd’hui mais qu’il est hors de question de repartir les mains vides, tu le sais. Seulement, me laisseras-tu repartir Bat ?

Rapprochant lentement ma bouche de son oreille, je lui murmurais ces quelques paroles d’une voix taquine et innocente. Mon regard perçant vert se posa à nouveau sur le regard froid de Batman, un sourire minaudant s’afficha sur mon visage. Mon souffle contre le sien, nos visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Que fais-tu Selina, c’est ta chance ou jamais de t’enfuir. Puis sans réfléchir, mes lèvres se posèrent sur les siennes, scellant notre destin. Qu’attendais-je en retour ? Etais-je bonne pour faire un tour à Blackgate ? Pire encore, après ce geste, j’étais bonne pour un séjour prolongé à l’asile d’Arkham. Ma main quitta cette fois la poche contenant le bijou, j’étais peut-être cette fois prête à y laisser mon butin et quelques plumes.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le jeu du chat et de la chauve-souris

qui sera le gagnant...

Le coup qu'il avait porté avait bel et bien fini par briser la glace. Mais bien qu'il soit frigorifié, il ne le montrait pas et maîtrisait au mieux ses tremblements qui n'était pas perceptible à l'oeil nu. Et après cette glace brisée, Batman avait posé une question à Catwoman en l'observant attentivement. Il n'était pas question pour lui de perdre la main et de la laisser filer pour autant. Pour autant, malgré qu'elle soit dangereuse sur beaucoup de points selon lui, au fond de lui il ne voulait pas la mettre en prison. Bruce savait pertinemment qu'elle ne partirait surement pas les mains vides, mais il se devait d'essayer de la convaincre. Pas question pour lui de bafouer les règles qu'il s'était imposé à lui-même.

Plus le temps passait et plus la glace qu'il avait eu sur son costume finissait par céder et tomber au sol. L'atmosphère devenait de plus en plus tendu et Bruce n'allait pas dire quoi que ce soit. Analyser et passer à l'action valait mieux que d'agir par simple impulsion. Bien que parfois il n'avait pas d'autres choix. Toutefois, ne voulant pas partir dans ses pensées et ne plus être focaliser sur l'instant présent, il se faisait violence intérieurement. Et lorsqu'il avait vu qu'elle allait chûter, il l'avait rattraper en l'a plaquant contre lui. Peut-être un peu trop brusquement, mais si cela n'avait pas été le cas, elle aurait pu se faire mal. Lui qui ne voulait pas agir instinctivement, il venait de se contredire à merveille.

Pour autant il profitait de l'occasion pour tenter de lui prendre le bijou, mais Sélina avait vu clair et ce qu'elle venait de sussurrer à son oreille confirmait ces doutes. Elle était bien là pour ce bijou et rien d'autres. Pas question pour lui de la laisser faire pour autant. Mais ce qui suivait étonnait Batman qui écarquillait les yeux. Catwoman venait de l'embrasser. Pire encore, ce contact ne lui était en rien désagréable. Et bien qu'il aurait voulu lâcher prise et reculer, il ne pouvait pas. Cela aurait été une marque de faiblesse et il n'était pas question pour lui de montrer cela, même à Sélina. Malgré tout, il se surprit à fermer les yeux et à poser une main contre l'arrière de la tête de Sélina pour accentuer le baiser un peu plus longtemps avant de prendre en main une grenade fumigène qu'il lâchait.

Le dissimulant, il reculait en lui disant quelques mots. "Les policiers ne sont plus loin. Fuit ou fait toi attraper." Batman était parti peu après sans rien dire d'autres et une fois dehors, il avait usé de son grappin avant d'observer la situation et voir ce que cela donnait pour elle. Ce qui était sûre, serait qu'elle sera surprise dans les prochains jours. Alfred lui disait dans son communicateur que la batmobile n'allait pas tarder à arriver et une fois à proximité, il sautait dedans en usant de sa cape afin d'atterrir sur le siège en douceur.

Suite à cela, il contactait le commissaire Gordon pour lui dire que la bijouterie était sous contrôle. Et pour le rassurer, il passait non loin de lui en lui faisant signe. Ce qui eut pour effet de les faire aller dans celle-ci pendant que Batman s'en retournait à sa bat-cave.

Le jeu du chat et de la chauve souris - Bruce Wayne/Batman

Pas un seul mot de sa part, jamais un seul mot. Impassible, ne laissant jamais transpirer le moindre de ses sentiments, telle était la promesse qu'il s'était fait. A aucun moment Batman ne trahissait ses promesses et ses principes. Pas l'ombre d'un espoir, ni même une faible lueur de pouvoir lire en lui. Combien de fois j'avais espéré qu'il laisserait la porte entre-ouverte et que je me serais glissée à l'intérieur de ses pensées ?

Ce soir devait être un cambriolage comme les autres, ni plus ni moins qu'un simple vol comme j'en avais l'habitude. Après tout, je n'étais pas devenue la cambrioleuse la plus populaire de Gotham sans raison. Ma réputation et mes compétences me poursuivaient, cette célébrité émérite. Ce soir, nous devions jouer au jeu du chat et de la chauve-souris, ce jeu auquel nous jouions depuis des mois, des années. L'un poursuivant l'autre et répétant constamment nos erreurs en boucle.

Ce soir n'allait pas être un soir comme les autres. Pour la première fois depuis longtemps, Batman avait trahi ses promesses, reniant l'essence même de ses principes. Combien de fois l'avais-je, par simple arrogance, embrassé du bout des lèvres ? Combien de fois lui avais-je fait un geste amical pour le faire réagir, sortir de ses gonds, pour simplement ne serait-ce que savoir qui il était au fond de lui ? Chacune de mes tentatives pour me rapprocher de lui s'était soldé par un échec cuisant. A chaque pas que je faisais vers lui, il en reculait de deux autres. La raison aurait voulu que je me résigne bien plus tôt mais mon cœur lui, ne cessait de me dire de ne pas abandonner. Opposés depuis le début, nous vivions dans deux mondes différents et nous étions pourtant unis par un but commun, celui de protéger Gotham au sacrifice de nos propres vies. Seulement, Batman, pourrais-tu comprendre mon monde ?

Ce geste aurait pu paraître anodin aux yeux du commun des mortels mais il signifiait beaucoup en réalité. Cette main qu'il venait de poser à l'arrière de ma main était le symbole de son lâcher prise. Tant il ne disait rien, tant ces gestes dévoilaient des sentiments que j'ignorais jusqu'à présent. Tout était pourtant si confus. Que voulait-il me faire comprendre ? J'avais imaginé repartir sous les coups de mon adversaire et soudainement, il venait de me rendre mon baiser. L'ivresse du moment m'avait fait oublier l'espace d'un instant mon corps frigorifié et endoloris, m'avait fait oublier également ce pourquoi j'étais ici. Les secondes étaient devenues des minutes. A peine ais-je le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer que Batman disparaissait dans un nuage de fumée, en me laissant à nouveau avec mes doutes et ma frustration.

"Les policiers ne sont plus loin. Fuis ou fais-toi attraper." Alors était-ce ainsi qu’allait se terminer cette nuit ?
Fuir comme je l’ai toujours fait. J’avais passé ma vie à fuir si bien que je ne savais plus ce que c’était que d’avoir une vie normale. Une vie en proie aux sentiments, aux doutes. Non pas que je doutais en mes capacités, loin de là. Ce sentiment était nouveau pour une voleuse réputée.
La douleur sentimentale était-elle plus compliquée que la douleur physique ? Me laisser ainsi au milieu d’une bijouterie ravagée et glaciale, mille et une questions en tête sans réponses. Pas l’ombre d’une seule réponse. Que signifiait tout ceci ? Que devrais-je comprendre ? Peu importe ce que signifiait ce geste, peu importe qui se trouvait derrière ce masque, j’obtiendrais les réponses, quitte à mettre en jeu ma vie bêtement. Tu l’as vu Batman, j’obtenais toujours ce que je souhaitais.

La nuit était longue encore, elle ne faisait que de commencer. La vie appartient à ceux qui se couche tard.

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