Krank’n’Co. Je n’avais pas entendu ce nom depuis plusieurs mois lorsque l’information est passé à la télé. Les pieds relevés contre le mur, la tête à l’envers et mon bol de céréale posé sur mon torse, je zappais tranquillement à la recherche d’une chaîne proposant un dessin animé sympathique pour accompagner mon petit-déjeuner quand l’image de cette vieille usine est apparue devant mes yeux. A l’envers bien sûr. La journaliste, une jolie brune, un petit air de Blondie en moins blonde et plus sage, présentait ce qu’elle nommait comme une “effrayante découverte” par la police de Gotham. Des bonbons, laissés à l’abandon par la fabrique de jouet Krank’n’Co après la faillite de l’entreprise, et présentant la présence d’un fort psychotrope étaient entreposés dans des cuves et des cuves. Quand j’ai entendu ça, je me suis retournée d’un coup, manquant de renverser mon bol de céréale sur mon matelas.
“Hey mais c’est nous ça?”
Bud à levé une oreille et tourné la tête vers moi, se demandant bien pourquoi sa maman hurlait de si bon matin. De mon côté, complètement absorbée par le journal télévisé, je m’étais rapprochée de ma petite télévision, les yeux pratiquement scotchés à l’écran. Un policier très moche de visage mais au corps plutôt musclé et agréable à regarder expliquait derrière sa grosse moustache que les bonbons avaient été rapatriés au G.C.P.D. pour permettre aux scientifiques de les étudier plus en profondeur et aux enquêteurs de trouver l’explication à la présence de ses psychotrope. C’est lorsqu’il a commencé à parler de la possible culpabilité de l’entreprise que mon esprit à décroché. Si les saletés de poulets pensaient tenir le bon bout, ils se fourraient le doigt profondément dans l’oeil. Les coupables je sus direct qui ils étaient, et ça sans être policière. Bon faut dire que j’avais un peu d’avance, c’était mon pudding et moi derrière cette drôle de trombine. Ca nous avait pris un soir, on c’était dit; “hey et si on filait des psychotropes aux mômes de Gotham pour qu’ils balancent leurs cahiers de cours et aillent s’amuser un peu!”. En quelques heures, on avait épicé l’ensemble des bonbons de cette usine abandonné et puis, je ne sais plus trop pourquoi mais on a fini par s’ennuyer et le projet est tombé à l’eau. Pendant des mois le projet m’était complètement sortie de la mémoire, et de celle de monsieur Jo aussi il fallait croire.
Bref, tout ça pour expliquer ce que je fais à minuit passé sur les quais Dixon, à essayer de pénétrer un entrepôt protégé par une douzaine de police armés de pistolets lourds, tout ça pour un vulgaire sac de bonbons. Bon, je suis pas non plus en train de me cailler le derrière pour un simple sac de sucre d'orge. En effet, la quantité et la qualité des psychotropes qu’on avait fourré dans ces boules de glucoses vaut une petite fortune alors hors de question de laisser ça entre les mains sales de la police. Si on vivait dans un monde parfait syle disney où les gentils sont très gentils et les méchants très méchants, ses preuves auraient finis scellées avec les autres mais je les connais les flics du GCPD, tous pourris jusqu’à l’os, violent, vendu, pas mieux que des voyous quoi. Alors non, hors de question qu’ils se fassent de l’argent sur mon dos. En plus c’était mon idée à la base, même si mr.J ne l’avouera jamais. Tous ses meilleurs plans viennent de moi de toute manière, mon seul problème est que je n’en tire aucun crédit. Sérieusement, il devrait me payer des droits d’auteurs.
“Let’s go les coco!”
Perchée sur entrepôt en face de celui loué par notre chère police de Gotham, je profite de l’obscurité protectrice pour dégainer mon magnifique canon à confetti. Le temps de bien caler l’arme sur mon épaule, d’appuyer sur la gâchette et boom! Voilà une pluie de confettie qui tombe sur les gardes de mon trésor. C’est tout de même bien plus sympa que la fumée de Batman non? En plus, contrairement à cet arme de salaud, je ne vais pas exploser les yeux et la gorge des policiers, je suis gentille au final. Peut-être que je devrais me lancer dans la lutte contre le crime moi aussi? Cette idée toujours en tête je balance mon canon au loin et sort un pistolet, tirant sur les poulets en contrebas qui se débattent avec les confettis. Un premier tombe, puis un second. Plus de balle tiens. Bon changement de plan. Je recule de quelques pas, commence à courir, traverse l'entrepôt sur lequel je me trouve à pleine vitesse et enfin saute dans le vide. Quelques secondes je flotte. Les policiers me regardent, trop étonné pour penser à sortir leurs armes. J’en profite, balance mon pistolet vide au visage de l’un d’eux. Je risque pas de le mettre k.o avec ça mais je gagnerais déjà quelques secondes. Maintenant, l'atterrissage. J’aurais peut-être dû y penser avant de me lancer dans le vide. Mais heureusement, un de ces poulets est assez stupide pour se placer juste en dessous de moi. Je tombe gracieusement sur ses épaules, le faisant lourdement tomber sur le sol. Avant qu’il ne puisse se relever je tire ma chère et tendre batte de mon dos et lui enfonce en pleins milieu du visage, écrasant son nez avec la même cruauté qu’un enfant prendrait à écraser un escargot. En plus ça fait le même bruit. Crac. Plosh.
“Lâchez votre arme et les mains en l’air, bien en évidence! -Sinon? -Sinon? Heu… Sinon je tire! -Ah bah voilà, il faut être clair et clair? Tu débutes poussin? J’espère que ce n’est pas ta première mission sans un supérieur pour te surveiller, parce que je risque de te faire mal et ça me briserait le coeur de te faire ça. C’est vraie du as quel âge p’tit choux? Vingt ans? Vingt-et-un? A peine un adulte, pas encore vraiment un homme. Oh non, je n’oserais pas te faire du mal”
Je tire deux coup d’avertissement. En plein milieu de son crâne. Il tombe direct. Voilà pourquoi il ne faut jamais me laisser parler, ça me donne le temps de récupérer l’arme d’un cadavre. Avant que le reste de cette équipe de bras cassé ne se décide à se bouger, j’en élimine un second et balance mon pistolet vide au visage d’un troisième. Cette mimique me fait toujours autant rire, surtout que je crois bien avoir frappé le même gars que tout à l’heure. Bon quatre au sol. Il en reste combien là? Un, deux… six… huit! Bon. Comme disait ma chère maman me punissant de repas après une mauvaise note “au grand maux les grands remèdes.”. De ma magnifique ceinture digne de celle de batman, je tire un masque et une bombe de peinture semblable à celle d’un tagueur. Je couvre mon visage du masque, attend que les hommes se rapprochent de moi puis, j'appuie sur la bombe. Ce n’est pas de la peinture mais un épais nuage vert qui se libère. D’abord les policiers reculent, pris de court. Puis il comprennent, paniquent. Et enfin ils se mettent à rire et tombent rapidement au sol, hilare. Il faut vraiment que je les économisent, ces petites bombes de gaz hilarant, c’est que je n’ai pas eu le temps d’en prendre beaucoup à mon pudding avant qu’il ne me mette à la porte. En tout cas, le problème de la protection est réglée. Plus qu’à ouvrir les portes et retrouver mon chère trésor. Un énorme paquet de bonbons, des cartons entassés, bien trop pour que je puisses les porter moi-même. Heureusement pour nous tous, votre chère docteur Harley Quinn a repéré un transporteur pas loin.
“Et vroooom!”
Quel bonheur que de traverser un quaie de marchandise complètement abandonné en plein nuit, transportant sur votre merveilleuse machine votre trésor de bonbons recouverts d’hallucinogène. Ce vent de liberté. Je ne sais même pas encore ce que je vais faire de tout cela. Les vendre et me faire pleins d’argent? Les garder pour moi et en prendre un tous les soirs? Je pourrais même suivre mon plan original et distribuer cette douce sucrerie à toutes les têtes blondes de Gotham, voir ce qui se passe. Ca pourrait être marrant. Il y a longtemps que je n’ai pas causé de chaos à grande échelle, toute seule sans l’aide de mon poussin. En fait je ne l’ai jamais fait. Alors que je m’éloigne à bord de mon véhicule volé, le jour se lève dans mon dos, les rayons du soleil me réchauffant doucement le dos. Je brise la barrière de bois protégeant l’entrée du quae et me voilà dans les rues de Gotham, libre, une belle cargaison d’hallucinogène sous les bras. Quelques passants dans la rue ou dans leurs voitures me dévisagent, haussent les sourcils, se décrochent la mâchoire. Moi je souris, sifflote même au volant de mon transporteur. Oh que de possibilité! Oh que de liberté! Oh tout ce qu'aujourd'hui peut m’offrir. Voilà une belle journée qui commence.
